C’est une histoire française. Une de ces belles histoires de girouette…
Lire la suiteFrançois de Rugy
Le homard de Rugy n’est pas seul dans son casier
N’en déplaise à Emmanuel et ses « fins » limiers « experts-enquêteurs » de son groupe LR – EM, que l’affaire du démissionnaire Rugy, n’est que l’arbre qui cache la forêt. C’est bien le système mis en place depuis des décennies au sein des gouvernements successifs et la liberté de jouissance des deniers de l’État et son impunité, qui est en cause. MC
Dire que ce sont les mêmes qui sans aucun remords, ont voté les montants dégressifs pour les chômeurs et bien d’autres textes réduisant les rentrées financières d’au moins 50 à 60 % des salariés et retraités français … qui dans le même temps profite des largesses de l’État. Enfin que dire des électeurs qui leur accordent toujours leur voix dans les urnes. MC
Mis à part le homard et les bons pinards, la vraie vedette de l’affaire Rugy, c’est la désormais fameuse IRFM.
Cette indemnité représentative de frais de mandat d’un montant mensuel de 5.573 euros est allouée à tous les députés en plus de leur traitement.
En 2013 et en 2014, Rugy a puisé dans cette cassette pour régler sa cotise aux écolos et a profité, du même coup, d’une sympathique ristourne fiscale (6.000 euros) au titre des dons aux partis. Une pratique interdite depuis la loi du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique (ce que rappelle chaque année la Commission nationale des comptes de campagne). Or, non seulement l’infraction est couverte par la prescription fiscale, mais en plus Rugy a réalisé une banale opération de trésorerie entre son compte IRFM et son compte courant.
A saisir très vite
Tel n’est pas le cas pour une quinzaine de parlementaires, actuellement poursuivis par le Parquet national financier. Plus d’une trentaine d’autres ont également joué avec le feu (et la loi) en se servant de leur IRFM pour obtenir de la trésorerie de l’Assemblée des prêts immobiliers à taux zéro afin d’acheter une permanence, parfois transformée en lieu. d’habitation. Cette pratique limite a été interdite en 2010.
Cette année-là, François Sauvadet (UDI), actuellement président du conseil départemental de la Côte-d’Or, a fini de rembourser un prêt qui lui avait permis d’acquérir, en 1994, une sympathique bâtisse avec piscine pour 124.000 euros ; il en est toujours le proprio.
L’ancien ministre de l’éducation de Sarko Luc Chatel, lui, a acheté sa permanence de Chaumont (Haute-Marne) en 2003 pour 211.000 euros et l’a revendue en 2014 pour 280.000 euros. Petit joueur…
Pour les élus du Palais-Bourbon ayant manqué le coche, une dernière occase est à saisir. Mais, attention ! avant le 1er janvier prochain. Les députés peuvent obtenir un « prêt sur l’honneur » de 18.000 euros au maximum, remboursable soit sur leur indemnité parlementaire, soit sur leur indemnité de frais de mandat (devenue, en 2017, « avance de frais de mandat »). « On ne peut contrôler ce que va faire le député de cet argent, déplore un haut fonctionnaire de l’Assemblée. Il peut s’en servir pour des dépenses personnelles », sans rapport avec l’exercice de son mandat. Une vraie incitation à la débauche…
Didier Hassoux. Le Canard enchaîné. 24/07/2019
Petite histoire… d’un lynchage !
Suite aux investigations de médias, nous pourrions à l’infini collationner les dictons populaires : « lorsqu’on veut tuer son chien dit qu’il a la rage », « il n’y a pas de fumée sans feu », etc.
Lire la suiteAutoroutes, l’Etat « cocu » et les usagers « vache à lait ».
La charge ne pouvait pas mieux tomber, au moment où la contestation de la vente par l’État des aéroports de Paris se nourrit de la controverse jamais éteinte sur la privatisation des autoroutes.
Lire la suiteSeul en sa demeure Elyséenne
Le chef de l’état apparaît bien seul alors qu’approche l’issue du grand débat national.
[…] Retranchés sous le sceau de l’anonymat, de nombreux proches s’inquiètent. Ils dévoilent la fatigue d’un homme épuisé par un exercice très solitaire du pouvoir. Alors qu’il aborde une étape cruciale de son quinquennat, au moment où il s’apprête à annoncer les conclusions qu’il tire du grand débat national, le président serait harassé. […]
Parfois, le président s’emporte. À l’issue d’un interminable grand débat en province, assailli de questions, Emmanuel Macron cherche ses conseillers dans la salle. Il n’y a personne autour de lui.
Seul, très seul. Trop seul ?
Depuis le début du quinquennat, le cabinet élyséen s’est réduit comme peau de chagrin. Le Château s’est vidé, la petite bande conquérante des conseillers qui l’avaient accompagné vers la victoire s’est dégarnie. Au fil du temps, leur énergie s’est tarie, l’usure s’est installée.
Un ministre s’exaspère de l’organisation hasardeuse du Palais depuis des mois : « C’est le bordel ! » Il n’y a toujours pas de directeur de la communication, et le nouveau conseiller spécial Philippe Grangeon se retrouve bien seul. […]
Le chef de l’Etat a sa part de responsabilité dans cette mauvaise passe. « C’est le plus mauvais manageur que la terre ait porté », ose un conseiller de l’exécutif, surpris qu’il ne promeuve pas davantage les talents et rechigne à « tuer » les moins performants. […]
Les proches du président égrènent les bévues d’Agnès Buzyn sur l’âge de la retraite ou de François de Rugy sur la hausse des tarifs EDF. « Macron a un côté Abraracourcix : ce sont tous des cons, mais je suis leur chef ! » grince un familier du pouvoir. Il n’hésite pourtant pas à couper les têtes qui ont le malheur de dépasser, comme celle de Mounir Mahjoubi, débarqué de Bercy mercredi. […]
[…] Pour compenser son isolement, il s’appuie sur un réseau de conseillers officieux hors les murs du Palais, comme François Bayrou, Richard Ferrand ou le producteur de spectacles Jean-Marc Dumontet.
Certains de ses amis désapprouvent le poids grandissant de ces éminences grises. […] Pour la liste LREM pour les européennes, le vrai patron, c’était Bayrou. Il le harcèle », vitupère l’un.
[…] Les « recommandations » de ces conseillers extérieurs ont le don d’horripiler les conseillers attitrés, autant que de les insécuriser. […]
Parfois, le président tergiverse. Pour éteindre la révolte qui secoue son mandat, il rêve d’une « mesure à effet waouh », selon l’expression d’un ami.
À force de faire durer le suspense et d’étirer sans fin le grand débat, il finit par inquiéter ses plus proches.
« S’il déçoit, il est mort. Et il va décevoir… » frémit l’un. « Je ne vois pas comment on sort de ça, angoisse un autre. Avec les beaux jours, les Gilets jaunes vont revenir et installer des barbecues sur les ronds-points… »
Ava Djamshidi, Le Parisien. Titre original : « « Proche du burn-out», «rincé», isolé… la mauvaise passe de Macron » ». Source (extrait)