Une nouvelle guerre de sécession.

  • D’un côté l’Amérique « bleue » des côtes, Ouest et Nord est, et des grandes villes, celle qui vote démocrate.
  • De l’autre, le pays « rouge » — couleur du parti républicain —, l’Amérique conservatrice des régions rurales et des petites villes du Sud et du Centre.
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Éduc. Nationale – C’est grave…

… les groupes de niveau au collège sont une machine à tri social. Explications.

C’était le 5 décembre dernier. Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation, faisait le choix d’annoncer son plan du « choc des savoirs » en même temps que sortait l’enquête internationale Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).

On décelait là un objectif double : faire écran de fumée et, en même temps, répondre à cette publication de l’OCDE (Office la coopération du développement économique) aux résultats franchement catastrophiques pour la France.

Face à une enquête qui documentait le recul des résultats des élèves français et l’aggravation du caractère socialement inégalitaire de notre système éducatif, il fallait montrer que le gouvernement ne restait pas inactif et empoignait le taureau par les cornes.

Résultat ? Deux mois plus tard, mobilisations qui unissent personnels et parents d’élèves pour dire « non au tri des élèves » : le refus du « choc des savoirs » et tout particulièrement des groupes de niveau au collège.

[L’ensemble du personnel et familles] ont très vite compris que, par nature et du fait des conditions dans lesquelles leur mise en place devrait se faire, les groupes de niveau ne sont qu’un « équivalent moderne du bonnet d’âne », inefficace et stigmatisant pour les « mauvais » élèves, comme le dénonçait le sociologue Pierre Merle . La mesure s’avance sous les apparences du bon sens : les classes sont hétérogènes, les élèves ont des besoins différents que le collège ne parvient pas à gérer et c’est cela qui génère de l’échec.

Il faudrait donc, dans les matières dites « fondamentales » que sont le français et les mathématiques, scinder la classe originelle en trois groupes : un pour les élèves dits « forts », un pour les élèves « moyens » et le dernier consacré aux élèves les plus en difficulté. Et cela sur les trois quarts de l’année puisque les cours en classe entière ne pourraient représenter au maximum que dix semaines (sur trente-six). L’objectif serait que le groupe « faible » bénéficie d’un effectif réduit, afin de favoriser une meilleure progression des jeunes concernés.

L’accroissement des inégalités scolaires et sociales

L’explication principale, c’est que les groupes de niveau sont dévalorisants pour les élèves placés dans le groupe faible, ainsi assignés à un statut de mauvais élève – et qui en ont parfaitement conscience, d’où démotivation et renforcement des attitudes anti-scolaires.

De son côté, le principal syndicat du secondaire, le Snes-FSU, s’appuie sur les (rares) études françaises pour confirmer « l’altération de la confiance en soi que provoquent les classes de niveau parmi les élèves les plus fragiles » pour conclure : « Un tel dispositif ne ferait qu’augmenter les inégalités ». Le même syndicat cite encore une note de 2004 de la « Revue française de pédagogie » pour montrer que « les groupes les plus faibles sont, davantage que les autres, entraînés à des tâches répétitives et peu soumis à des exercices d’analyse et de réflexion ». En outre, ces mêmes groupes se voient généralement affecter les enseignants les moins expérimentés et les moins qualifiés.

Autrement dit, les groupes de niveau entraînent une baisse d’exigence et de qualité des enseignements, une dégradation supplémentaire de la motivation des élèves et de leur confiance en eux, la perte de l’effet d’entraînement résultant du mélange entre élèves forts et élèves plus faibles, et au final un accroissement des inégalités scolaires et sociales, car l’une des caractéristiques principales de notre système éducatif, soulignée par toutes les études, c’est le lien étroit et persistant entre résultats scolaires et origines sociales.

Notons au passage que les groupes des « meilleurs » n’ont pas forcément d’effet bénéfique pour les élèves concernés. Certaines études soulignent que le renforcement de l’esprit de compétition qui en résulte accroît la pression et l’anxiété qui pèsent sur eux… au détriment de leurs résultats. Voilà averties les familles qui pourraient croire que leurs enfants, bons élèves, seraient épargnés par les effets délétères des groupes de niveau.

Le plan, c’est bien de structurer sans l’avouer un véritable séparatisme scolaire, de trier les élèves et d’exfiltrer ceux des classes populaires – qui constituent de fait les gros bataillons des élèves en difficulté – pour les envoyer vers l’apprentissage ou, au mieux, des filières professionnalisantes. Pour Claude Lelièvre, historien de l’éducation, une telle perspective signerait « la fin du collège unique (…), de son ambition et de son sens historique » : donner à tous les jeunes de France plus que le droit, l’accès réel à une éducation commune de qualité. Sous couvert de « l’école du futur » décrétée par Emmanuel Macron, elle signerait ainsi un retour en arrière de cinquante ans.


D’après un article d’Olivier Chartrain. Source (Extraits)


L’Évangile selon Saint-Vincent Bolloré

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