SNCF, la grogne roule et arrive à l’heure.

L’information est parfois là où on ne l’attend pas, ainsi un article sur un «volet social» trouvé dans le journal « La Croix », signé de Michel Waintrop, semble refléter au plus près, les raisons de la grogne latente depuis des mois, dans le transport ferroviaire, arrive maintenant à éclosion.

[…] Passage en société anonyme, fin du recrutement au statut de cheminot dès le début 2020, ouverture à la concurrence des derniers monopoles de transports de voyageurs : la SNCF va connaître d’immenses bouleversements.

Le bilan de la réforme est déjà très mauvais

« Alors que les principaux éléments de la loi ne sont pas encore mis en œuvre, le bilan est déjà très mauvais », a insisté le secrétaire général de la CGT cheminots, Laurent Brun, lors d’une conférence de presse commune avec les autres syndicats, le 28 mai. Tour à tour, les responsables syndicaux ont évoqué une situation de dialogue social en berne alors qu’une convention collective nationale de la branche ferroviaire est en cours de négociation. […]

Une souffrance des salariés

« Il y a aujourd’hui une vraie souffrance des salariés, a insisté Érik Meyer, secrétaire fédéral de Sud Rail, évoquant un « management très dur, à la limite toxique ». Il n’hésite pas à faire le rapprochement avec la vague de suicides chez Orange. […]

[…] Pour Didier Aubert, le responsable des cheminots CFDT, les salariés sont en tout cas déstabilisés dans une entreprise « qui n’a plus ni pilote, ni vision » mais où la pression managériale est de plus en plus accentuée tant la recherche de productivité est importante. Au siège de la SNCF, à Saint-Denis, au nord de Paris, le malaise semble aussi perceptible. […]

Pas un simple coup de semonce

À l’animateur Yann Barthès qui lui demandait, le 16 mai sur TMC, si les salariés allaient bien, Guillaume Pepy, président de la compagnie ferroviaire a répondu « ça dépend ! », évoquant les « énormes transformations » de l’entreprise publique et reconnaissant que « franchement, il y a de l’inquiétude ». […]

La mobilisation du 4 juin pourrait-elle marquer le début d’un nouveau conflit ?

[Les syndicats veulent] rechercher un rapport de force […] favorable pour les négociations de la convention collective, [tout en ajoutant] : « Au-delà de la manifestation, on n’exclut pas de remettre en route la mobilisation. »


Waintrop Michel, La Croix. Titre original : « La SNCF entre bouleversement du rail et malaise social ». Source (extrait)


3 réflexions sur “SNCF, la grogne roule et arrive à l’heure.

  1. Pat 29/05/2019 / 17h49

    Malaise du côté des cheminots et malaise du côté des usagers. La région Occitanie est très mécontente de la convention TER passée avec la SNCF il y a un an qui n’a réalisé aucun des objectifs fixés. Beaucoup de trains en retard (14% en moyenne mais jusqu’à 30% sur certaines lignes), trains supprimés ou bondés, manque d’informations aux voyageurs…entraînant des remboursements de la région aux abonnés qui sont financés par les pénalités que paye la SNCF pour non-respect des objectifs de la convention. (selon la région: le journal de ma région n°18 de Mai-Juin 2019)

    • Libres jugements 29/05/2019 / 19h03

      Bonjour,
      Il est vrai que le transport régional à énormément de difficultés et pose des problèmes pour les voyageurs.
      Toutefois il faut entendre aussi l’autre son de cloche provenant du réseau ferré de France faisant le constat d’un désengagement financier et humain à la fois de la SNCF et de l’État, ce qui met en danger la circulation des trains et par conséquent les voyageurs. D’autre part je ne sais pas si c’est valable pour la région Occitanie mais dans notre région Auvergne Rhône-Alpes, le financement, le cadencement, le matériel roulant, le personnel roulant comme le personnel affecté dans les gares, est nettement en dessous des actuels besoins des voyageurs.
      Cordialement
      Michel

  2. jjbey 31/05/2019 / 10h47

    La SNCF va vendre au plus offrant ses créneaux de circulation. Vous imaginez bien que tout le monde va se précipiter sur le dernier train de banlieue qui ramène chez eux les travailleurs tardifs. Presque pas de monde, pas rentable, bon pour rester dans le service public. Le Paris Montélimar dans les deux sens, comme on en a supprimé un le matin et un le soir est toujours bondé. On refuse du monde! Vendu ! A qui je ne sais pas mais l’avenir le dira. Comme toute opération de privatisation de service public le jus va au privé, les noyaux restent au public.

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