Actualités commentées

Vue de l’étranger, la France est une bourgade facile à ridiculiser, surtout pour les médias anglo-saxons.

C’est de bonne guerre, car on peut faire de même avec chaque pays du monde. Le Royaume-Uni, avec sa famille royale dégénérée et son communautarisme crétin parfaitement assumé, a de quoi faire rire ou pleurer.

Quant aux Américains, empêtrés dans leurs problèmes ethniques et raciaux où la moindre identité qui pète de travers fait la « une » des journaux, ils vivent de plus en plus dans un hôpital psychiatrique à ciel ouvert. Trump a donc toutes les chances d’être réélu cette année.

Qu’est-ce qui fait, alors, la grandeur d’un pays ? Avoir une balance commerciale excédentaire ou une armée qui part à l’assaut de nouveaux territoires ? De Napoléon à Louis XIV en passant par Jules César ou Alexandre le Grand, la puissance d’un pays passe presque toujours par des conquêtes et des colonisations.

Pendant des siècles, l’Europe ne s’en est pas privée, mais aujourd’hui, embarrassée par ce passé hégémonique, elle mise sur le commerce, la culture et ses festivals du lancer de noyaux de pêche pour être respectée sur la scène internationale. Cette stratégie, pourtant un peu plus civilisée, la fait passer pour un continent sur le déclin, un acteur politique de second plan.

Il y a quelque chose de bancal dans les beaux discours qu’on nous assène : d’un côté, on déplore la faiblesse politique de la France et de l’Europe, qui n’osent plus avoir de stratégies agressives et conquérantes en contradiction avec les valeurs démocratiques qu’elles sont censées incarner, et de l’autre, on accorde le titre de « puissance politique » à des pays autoritaires comme la Chine ou la Russie, dont le respect qu’ils inspirent au monde repose sur la violence, la répression et la peur.

Ce week-end, un diplomate expliquait que la réaction de l’Iran face à Israël était motivée par la fierté et l’orgueil de ne pas laisser sans réponse l’attaque du consulat iranien à Damas, qui a fait 16 morts. « Fierté », « provocation », la stabilité du monde repose sur la susceptibilité d’une poignée de dirigeants.

Sur leur ressenti. Ces pays se sentent « blessés », « agressés », « humiliés ». Ils estiment donc avoir le droit de répliquer par la violence pour sauver leur honneur. Un crime d’honneur, en somme. Pas si éloigné de celui qui a causé la mort du jeune Shemseddine à Viry-Châtillon.

Finalement, l’actualité en France n’est pas si nulle que ça. Au contraire, il s’y déroule des événements qui annoncent ce que sera demain la scène internationale. Cocorico!


Édito Riss. Charlie Hebdo. 17/04/2024


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