Macron construit l’Europe du pire aux français

Il aura fallu une polémique sur la présence du drapeau de l’Union européenne (UE) dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour que la question européenne entre, un peu, dans le débat public. (…) Dans les paroles comme dans les actes, il construit l’Europe du pire pour la société française.

  1. Dans les faits d’abord, la soumission macronienne aux exigences euro-libérales est totale. La mise en pièce du code du travail ou la baisse de la dépense publique par les suppressions de 120.000 emplois aidés sont autant de « réformes structurelles » régulièrement exigées dans les recommandations de la Commission européenne contre le modèle social français. Elles sont aussi gravées dans le marbre du « pacte de stabilité » et du traité budgétaire européen que M. Macron a annoncé vouloir respecter à la lettre. (…)
  2. En matière écologique aussi, le gouvernement est sur la ligne du pire et Nicolas Hulot avec lui. Dès juillet, il a cédé devant les exigences allemandes et des firmes de la chimie sur une définition très lâche des perturbateurs endocriniens au niveau européen. Plus récemment, la contribution du gouvernement français sur la stratégie climatique de l’Union européenne montre un recul considérable de la volonté de développer les énergies renouvelables.
  3. Mais l’acte européen majeur de ce début de quinquennat est bien évidemment la décision de MM. Macron et Hulot de valider l’entrer en vigueur de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada. La commission d’experts nommés par M. Macron a pourtant reconnu que ce traité aurait un impact « défavorable » sur l’écosystème. Mais ce traité CETA lourd de dangers sociaux, sanitaires, environnementaux et démocratiques s’applique à 90% depuis le 21 septembre sans que le Parlement ni le peuple français ne se soient encore prononcé et sans qu’on sache quand et comment ils se prononceront. Le coup de force est total.

C’est là qu’on voit la réalité du projet européen de M. Macron. Derrière l’appel à une hypothétique « souveraineté européenne » se cache en réalité un abandon en rase campagne de la souveraineté populaire au profit des lobbies productivistes, des multinationales, et des ordolibéraux européens.

Il en va ainsi de son projet de réforme de la zone euro: à aucun moment il ne propose de soumettre les décisions de la Banque centrale européenne à la délibération démocratique.

On apprend aussi dans son interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel qu’il a soumis son discours de la Sorbonne à la chancelière Merkel avant d’en dévoiler le contenu au peuple français.

Il en va de même en matière de défense: le soutien macronien à l’Europe de la Défense n’est en fait qu’un paravent pour masquer l’alignement complet de la défense française sur celle de l’OTAN et le renoncement à toute indépendance militaire au nom de l’emballage européen.

  1. Sur les politiques économiques et sociales et les traités, M. Macron efface le vote « non » du peuple français de 2005.
  2. Sur la question du drapeau, il piétine même la ratification du traité de Lisbonne par le Parlement français qui excluait de fait la déclaration annexée sur les emblèmes.
  3. Sur le CETA, il impose le traité avant tout vote national.
  4. Sur la défense, il soutient un projet que la France a rejeté en 1954.

L’Europe de Macron est clairement l’Europe du pire. C’est vrai dans le contenu des politiques menées. C’est vrai aussi dans la méthode de contournement systématique de la souveraineté populaire.

(…)

Les élections européennes de 2019 seront l’occasion pour le peuple français de faire un choix.


Matthias Tavel Directeur de la rédaction de « L’Heure du peuple« , journal de la France Insoumise. Article paru dans « Le HuffPost » – Titre original « 7 preuves qu’Emmanuel Macron est en train de construire l’Europe du pire » – Source (extrait)


 

2 réflexions sur “Macron construit l’Europe du pire aux français

  1. bernarddominik 20/10/2017 / 11h08

    Oui, c’est triste à dire mais Macron a sacrifié notre modèle social sur l’autel du libéralisme.

    On commence par quelques concessions et on finit « à poil ».
    L’Allemagne a sacrifié ses pauvres mais a su maintenir ses classes moyennes grâce à une vigoureuse politique industrielle.
    Macron n’a pas de vision industrielle c’est un comptable au ras du sol.

    • Libre jugement 20/10/2017 / 12h25

      Macron n’est pas ma tasse de thé surtout et avant tout parce qu’il poursuit l’appauvrissement d’une -HÉLAS- trop grande partie des français. Qu’il contribue par sa politique économique et anti sociale a accentuer ce nombre de gens dans la pauvreté en organisant précarité, de privations de libertés, aux profits d’une poignée d’aisée, des banques et finances internationales … je me demande encore comment des gens ont pu croire à ses promesses de campagne et qu’il était celui qu’il fallait a la tête de la gestion de la France, (encore qu’il ne fut élu que par le 1/3 des français).
      Cordialement

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