Trop cher, le « quoi qu’il en coûte » de Macron ?

Pas assez, oui !

Alors que les oracles économiques prédisent peu ou prou la faillite du Trésor français, coupable d’avoir trop ouvert le carnet de chèques pour aider les victimes de la crise, les calculettes de Bercy ont livré un heureux verdict. « Près de 30 milliards d’euros de crédits destinés aux mesures d’urgence n’ont pas été consommés en 2020 », révélait, mercredi dernier, le ministère de l’Économie (« La Croix », 21/1). Champagne !

Si une partie de ces crédits, déjà votés par le Parlement, servira à régler quelques factures en souffrance de l’année écoulée, il reste 19 milliards dans la cagnotte. Un pécule dû aux prévisions plutôt larges de Bercy, qui datent d’octobre, avant une reprise de la consommation plus solide qu’espéré en fin d’année. Mais que va-t-on bien pouvoir faire de ce magot ?

L’emprunter sur les marchés, d’abord, puisqu’il n’est pour l’heure qu’une ligne de compte virtuelle à Bercy. Le distribuer, ensuite, via différents dispositifs d’aide aux entreprises qui ne manqueront pas de flancher en 2021. Puis le rembourser, un jour, qui sait ? Avis aux contribuables.

Le champagne attendra donc, comme le constatent « Les Echos » (21/1) : « La crise sanitaire a quasiment fait doubler le déficit de l’Etat en 2020 », qui s’établit à 178 milliards. Un abysse : « Il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale pour retrouver un solde aussi dégradé », résume le ministère. Sans même prendre en compte le déficit de la Sécu et de l’assurance-chômage, le Covid a coûté 44 milliards au gouvernement et creusé un trou de 37 milliards dans les rentrées fiscales. « Il faut que 2021 marque la sortie du « quoi qu’il en coûte » », implorait le sous-ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, le mercredi 20/01/2021, en révélant ces chiffres un peu moins euphoriques.

Un verre de mousseux, ça ira bien, pour finir.


Article signé des initiales D. J. – Le Canard Enchainé- 27/01/2021

Une réflexion sur “Trop cher, le « quoi qu’il en coûte » de Macron ?

  1. jjbey 29/01/2021 / 23h38

    La menace du genre n’est pas nouvelle et on nous prépare pour le serrage de ceinture. Bourrage de crâne car tous les pays empruntent à la même banque européenne qui elle-même est alimentée par tous les pays emprunteurs. Ainsi une grosse partie de la dette n’est que virtuelle et on peut la transformer en une dette amortissable à ……..100 ans sans faire souffrir les pays le moins du monde.

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