Le « futur » des impôts locaux

La disparition de la taxe d’habitation pour les communes est tenue, mais la question du manque à gagner pour les commune et l’erat,  reste entière.

La mise en œuvre de cette promesse de campagne s’apprête à déclencher un « big bang » dans les finances des collectivités locales, comme le préfigure le rapport du sénateur Alain Richard (LR-EM) et du préfet Dominique Bur remis ce mercredi à Matignon.

Ces deux fins connaisseurs avaient pour mission de proposer des recommandations […] Mission d’autant plus complexe que le chef de l’État a annoncé en décembre la disparition de la taxe d’habitation pour tous les ménages, faute de quoi le projet s’exposait à une censure du Conseil constitutionnel.

D’où la nécessité de trouver, non pas 10 milliards, mais 20 milliards de financement pour les communes. Le tout, en excluant de créer un nouvel impôt.

Deux grands scénarios

  • Le premier consiste à transférer au bloc communal (communes et EPCI) la taxe foncière perçue par les départements (14 milliards d’euros estimés en 2020). Cette option a pour avantage de remplacer la taxe d’habitation par un autre impôt local, sur lequel les communes garderont une liberté de taux. Elle nécessite de trouver une compensation pour les départements qui pourraient se voir affecter une fraction d’un impôt national (CSG ou TVA) à l’image de ce qui a été fait pour les régions.
  • La deuxième proposition repose sur l’affectation d’une fraction d’un impôt national au bloc communal, sachant que les élus n’auraient plus de pouvoirs sur les taux. […]

Tout ceci ne règle pas la question du manque à gagner global pour l’État. « L’État renoncerait à la croissance à venir de près de 10 % de ses propres recettes », indique le rapport. La suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % de ménages qui la paient encore n’est pas inscrite dans la trajectoire budgétaire sur le quinquennat. Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a laissé entendre qu‘elle serait financée par des économies supplémentaires.

Mais lesquelles ? […]


Ingrid Feuerstein, Les Echos – Titre original : « Ce que réserve le « grand soir » des impôts locaux » – Source (Extrait)


 

2 réflexions sur “Le « futur » des impôts locaux

  1. bernarddominik 15/05/2018 / 18h02

    Ce qui est frappant dans les impots locaux c’est leur incohérence. Exemple: la taxe sur les ordures est prise avec les impôts fonciers, pourtant ce n’est pas l’immeuble qui produit des ordures mais ses habitants. Or la taxe d’habitation censée couvrir les frais des communes n’est pas liée aux usages de ses habitants. Ainsi on ne favorise pas la responsabilité et le civisme. Les villes où il y a peu de propriétaires, justement les plus pauvres, seront celles qui auront le moins de ressources. Taxer uniquement la propriété va amener les propriétaires à répercuter ces taxes sur les loyers. On voit bien qu’en France nos gouvernants sont les champions des taxes (Macron, en 1 an, a augmenté ou créé 15 taxes). Il n’y a plus de logique dans ce système, qui comme une royauté aux abois, ne sait plus qu’inventer des taxes, transformant l’état en un percepteur qui a oublié le pourquoi de ces perceptions.

  2. jjbey 15/05/2018 / 18h07

    SI CE NE SONT PAS LES RICHES alors ce sera les pauvres.
    Si on puisait un peu dans l’escarcelle de ceux qui viennent de s’engraisser de 97 milliards en regardant les autres travailler…

    JE SAIS JE SUIS UN DANGEREUX UTOPISTE.
    Mais je vais continuer à croire qu’un jour on inversera les proportions et que sur les richesses créées la meilleure part reviendra à ceux qui les produisent.

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