L’interview de Sylvie Matelly directrice adjointe de l’IRIS, économiste, professeur associée à l’Ecole de Management Léonard de Vinci. Un éclairage « autorisé » et prospectif sur la gestion économique à venir de Donald Trump, nouveau président des USA.
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Dans quel contexte économique Donald Trump arrive-t-il à la Maison Blanche ?
Donald Trump arrive paradoxalement dans un contexte économique plutôt bon aux Etats-Unis. Les Américains jouissent d’un quasi plein emploi avec un taux de chômage à 4,9%, (…) leur croissance reste (…) stable et dynamique (…) (2.1% en 2015 et probablement 1.8% en 2016).
(…) la réserve fédérale avait annoncé il y a quelques semaines une augmentation de ses taux directeurs en décembre. L’une des premières conséquences économiques de l’élection de Monsieur Trump risque d’être le maintien des taux. A suivre… (…)
L’élection de Donald Trump ne s’explique pas directement par les difficultés économiques réelles des Américains. (…) Le facteur clé (…) est probablement la montée des inégalités dans ce pays depuis 30 ans. (…)
Ce n’est (…) pas une situation économique objective qui fait voter Donald Trump mais plus la peur du lendemain.
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L’avènement d’un président qui prône le protectionnisme peut-il changer la nature des relations entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux ?
Oui. Si Donald Trump tient ses promesses en matière économique, cela changera radicalement la donne pour les Etats-Unis et pour l’économie mondiale.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en effet, les Etats-Unis sont les maîtres du jeu dans le domaine économique. L’ouverture des économies qui a conduit à la mondialisation dans laquelle nous vivons aujourd’hui a été leur choix et leur volonté depuis cette période.
Par ailleurs, l’économie américaine a toujours été le principal moteur de la croissance mondiale, un peu affaibli au moment de la crise de 2008 et dans les années qui suivirent mais jamais totalement remis en cause. Or, le protectionnisme annoncé par Trump change radicalement la donne. En matière d’ouverture économique d’une part ; par les menaces qu’il fait peser sur la croissance américaine donc mondiale d’autre part.
Le garde-fou de cette politique radicale sera probablement la rue américaine. La politique annoncée par Trump aura un effet prix assez immédiat : un droit de douane entraîne l’augmentation immédiate des prix à hauteur du pourcentage de celui-ci (Trump a annoncé 45% pour les produits chinois !) sauf à pouvoir substituer par des produits domestiques ou pour les détaillants à accepter de réduire leurs marges… Cela paraît difficile dans certains secteurs (vêtements et chaussures, jouets, électroniques etc.) où l’importation fournit presque toute la demande aux Etats-Unis. (…)
Lu dans IRIS (Lecture libre), titre original de l’article « L’élection de Donald Trump va-t-elle bouleverser l’ordre économique mondial ? » – Source (extrait)
Qu’importe si les experts patentés nous disent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela ne convainc pas le monde qui subissent le déclin de l’économie américaine.
Ils sont nombreux ceux qui ont trouvé une nouvelle job qui paie beaucoup moins que celle qu’ils avaient auparavant, il y a quelques années, ces mêmes personnes que les grandes corporations et banques ont lâchées, sinon four…, qui perdent non seulement les jobs payantes qu’ils avaient, mais aussi leurs régimes de retraite, …
Le taux d’endettement atteint des niveaux records, y compris pour les étudiants, qui se demandent de plus en plus pourquoi faire des études pour trouver des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés. Le taux de participation de la main d’oeuvre sur le marché du travail est inférieur à ce qu’il était avant qu’Obama ne devienne président. Le revenu moyen n’a pas augmenté, si on tient compte de l’inflation, depuis Reagan. Et ceux qui ont profité du libre échange et de la globalisation sont le 1/10 des 1 % de la population qui se sont accaparés la richesse du pays, autant que plus de la moitié du reste de la population.
Il y a un problème de crédibilité chez celle qui se disait elle-même plus en phase avec les banquiers qu’avec les membres de la classe moyenne dont elle est issue.
Trump n’a pas gagné. Clinton a perdu. Les démocrates ont perdu l’élection, parce que leur clientèle traditionnelle ne s’y reconnaissait plus. Il faut reconstruire le mouvement progressiste… pas brailler sur ce qui vient de se passer… analyser les choses en face, reconnaître les erreurs du passé.
Parfaitement en accord avec ce commentaire-analyse.
Affaire à suivre, car le loup semble devenir agneau…Marketing électoral ? !
Bonne journée Michel 🙂
Ça qu’il soit permit d’en douter.
Déjà ce matin était souligné par D. Trump lors d’un interview sur une chaîne télé américaine retransmit par -entre autre- France Info Canal 27 (une autre façon d’entendre et commenter les infos souvent plus éclairantes que sur d’autres chaînes d’actualités) qu’il interdirait l’avortement et conforterait l’achat d’armes à la population … pour se défendre.
Quant aux migrants pas de naturalisation en bloc, ce sera le même nombre et selon les mêmes critères que prévoyait Obama.
Je ne vois pas la transformation … Si … il ne changera « CERTAINEMENT PAS » (dixit Trump) le mur grillagé entre le Mexique et les USA par un mur en béton !
Oui, là sur ces deux derniers points, il met du Coca dans son whisky … mais use toujours de l’alcool pour attiser le feu
Ce n’est même pas de l’humour !