Avis de tempête place du Colonel-Fabien.

La question de la primaire à gauche provoque de forts remous au sein du Parti communiste français. En pleine préparation de leur congrès, qui se déroulera en juin, les membres du parti sont loin de tous partager l’enthousiasme de leur secrétaire national, Pierre Laurent, sur le sujet.

A peine l’idée avait-elle été lancée par Daniel Cohn-Bendit et ses amis, en janvier, que M. Laurent s’y engouffrait. Le numéro un communiste ne souhaitait cependant pas y voir figurer François Hollande dont le programme, jugeait-il alors, ne -pourrait pas être « celui d’un candidat de gauche ». Interrogé un mois plus tard sur France Inter, le sénateur de Paris affirmait au contraire n’avoir « aucun problème » avec une participation du président de la République, déclarant avoir « confiance dans le choix que feront les citoyens de gauche ».

Un nouveau revirement s’est opéré après le conseil national du PCF qui s’est réuni vendredi 15 avril. « Cette candidature – de M. Hollande – ne peut pas être l’objet de ce processus, a affirmé M. Laurent. Chaque jour qui passe diminue le nombre de Français, et notamment de gauche, qui pensent que cette candidature puisse l’emporter ». Un peu plus tôt, le « Parlement » du parti avait adopté un texte allant dans ce sens. « On a opéré une clarification, explique Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Si le processus amenait à la candidature de François Hollande, nous n’en serions pas ».

De quoi sérieusement handicaper le dispositif vis-à-vis du PS et des initiateurs de l’appel pour une primaire à gauche. « Cécité » vis-à-vis des socialistes Patrice Cohen-Séat, un ancien dirigeant du PCF, déplore, lui, de se retrouver « brutalement plongé dans un débat stratégique qu’on croyait réglé depuis 2002 » et la fin de la gauche plurielle.

Ce dernier estime que l’état-major du PCF fait preuve d’une « forme de cécité » vis-à-vis des socialistes. « L’analyse que fait la direction, c’est qu’il y aurait un divorce qui ne dirait pas son nom entre une majorité du PS avec laquelle nous pourrions travailler et le clan Hollande et Valls, explique-t-il. Mais ça saute aux yeux qu’on ne peut pas dissocier les deux : Hollande reste soutenu par le PS dans sa grande majorité. »

Avec un membre de l’actuelle direction, M. Cohen-Séat a lancé, en vue du congrès, un texte alternatif à celui de l’exécutif national. Leur but est de s’opposer à la primaire et de « relancer » le Front de gauche, c’est-à-dire « rassembler ceux qui ne sont pas d’accord avec l’orientation sociale-libérale du PS ». (…)

Outre ces deux textes, trois autres plateformes, sur une ligne plus identitaire mais également anti-primaire, seront départagées par les militants début mai. Les risques sont faibles de voir M. Laurent mis en minorité. Mais cela pourrait le fragiliser.

Autre motif d’inquiétude pour le patron du PCF : une pétition, qui a récolté 1 300 signatures, demande de soutenir directement la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui refuse de passer par la case primaire. (…) Réponse de M. Dartigolles : « Une très grande partie du PCF ne veut pas de cette candidature qui se présente hors cadre et hors collectif. »

Reste qu’aucun plan B n’a été évoqué par M. Laurent vendredi (15 avril 2016) en cas d’échec de la primaire. Ce dernier semble cependant bien décidé à avancer. Vendredi, il a annoncé une « grande consultation citoyenne » afin de faire remonter « les exigences populaires ». (…)

Besse Desmoulières Raphaëlle, Le Monde (Extrait)

2 réflexions sur “Avis de tempête place du Colonel-Fabien.

  1. fanfan la rêveuse 20/04/2016 / 8h09

    Quel bazar !
    N’est-ce-pas des valeurs et des idées qui doivent rassembler avant toute chose ? Misère…
    Bonne journée à vous !
    🙂

    • Libre jugement - Libres propos 20/04/2016 / 11h45

      Marx (qui n’est pas le socialisme-communisme) a dans « le Capitale » fort bien défini le problème – le lire ne fait pas de la/du lectrice/lecteur un révolutionnaire en herbe pour autant. Reste a savoir si une société veut sortir du tout mercantilisme pour une plus juste répartition de la part de « gâteau » produite par les salariés.

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