Une analyse sociale

… réalisée dans les écoles et collèges, décrit une réalité “inquiétante” !

Utilisé par l’administration pour décrire l’origine sociale des élèves dans un établissement donné, cet indicateur souligne le fossé qui sépare les collèges publics et privés. La transparence sur ces données peut aider à combattre les inégalités scolaires.

En octobre, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) a […] rendu publiques les informations fournies par cet outil de mesure utilisé […] pour décrire l’origine sociale des élèves dans un établissement donné.

Plus il présente une valeur élevée, plus la population scolaire est issue d’un milieu favorable aux apprentissages et propice à la réussite.

Longtemps, le ministère de l’Éducation a refusé de publier cet indice, disant craindre que de telles données encouragent encore davantage les parents à contourner la carte scolaire. Mais l’initiative d’Alexandre Léchenet, ancien journaliste à La Gazette des communes travaillant désormais à Politico, qui avait saisi la commission d’accès aux documents, a obligé l’institution à revoir sa copie.

Quel est l’intérêt de rendre public l’indice de position sociale ?

L’accès à cette information permet de mettre en lumière de manière objective et chiffrée les inégalités sociales entre établissements scolaires. […]

« Si ces données ont longtemps été occultées, c’est surtout parce qu’elles renvoient à une réalité qui n’est pas très jolie à voir », estime Julien Grenet, directeur de recherches au CNRS.

Rendre public l’indice de position sociale permet en effet de prendre conscience du fossé qui sépare l’école publique de l’enseignement privé sous contrat, et dans une moindre mesure les grands centres urbains de certaines périphéries.

[…]

Quoi qu’il en soit, il est toujours plus efficace de réfléchir aux dysfonctionnements du système éducatif quand on a sous les yeux des données objectives et fiables, selon lereprésentant de ce syndicat du personnel de l’Éducation nationale et du supérieur, « plutôt qu’au doigt mouillé ».

Même son de cloche du côté de Julien Grenet, convaincu que la transparence constitue un préalable pour « s’attaquer aux inégalités à la racine ». L’idée selon laquelle il vaudrait mieux maintenir l’opacité sur ces sujets le laisse très dubitatif : « C’est le meilleur service qu’on peut rendre aux inégalités ! Si on n’en parle pas, jamais rien ne changera… »

[…]

Ce que démontre l’indice de position sociale, c’est que la réussite scolaire est corrélée au milieu d’origine des élèves. À même IPS, le privé ne fait pas mieux que le public ! » rappelle Julien Grenet. […]


Marion Rousset. Télérama. Source (Extraits)


3 réflexions sur “Une analyse sociale

  1. bernarddominik 08/12/2022 / 8h17

    L’école n’est pas le seul facteur de réussite sociale, la capacité des parents à suivre et aider leurs enfants est peut-être plus importante encore. Et cela augmente fortement le mérite des jeunes issus de milieux pauvres et qui réussissent. L’école donne la connaissance, le milieu familial la capacité de la comprendre et l’utiliser.

    • Libres jugements 08/12/2022 / 10h12

      Non, l’école ne peut être uniquement un lieu où est distillée la connaissance sans s’inquiéter de la compréhension et son utilisation sociale par des auditeurs, en l’occurrence, les élèves.
      Si la cellule familiale est importante pour l’éducation générale, dans certains milieux force est de constater qu’elle est malheureusement absente et en cela pour diverses raisons ne serait-ce que le parent ou les parents au travail, la cellule familiale livrée à elle-même, trop souvent la ghettoïsation, sont des éléments qui entraînent à la faillite sociale.

  2. BLIN ROBERT 08/12/2022 / 12h45

    C’est d’une évidence pour les Instituteurs en fonction que je m’étonne toujours de ces études sophistiquées qui semblent découvrir « la lune » !

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