Elkabbach au Panthéon !

Moins d’une semaine après son décès, le voilà qui règne en majesté sur les bâtiments de la télévision publique, dont il s’était fait virer pour mauvaise gestion.

En un temps record, voilà son nom au frontispice d’un établissement dont il avait dilapidé les fonds, selon la Cour des comptes, en offrant des rémunérations somptueuses aux animateurs-producteurs entre 1993 et 1996.

Il faut saluer le talent de Jean-Pierre Elkabbach pour ce parachutage post mortem. Les syndicats, soucieux de l’indépendance de l’audiovisuel public, s’étranglent, on les comprend. Surtout qu’Emmanuel Macron en personne a présidé la cérémonie de baptême. Il y tenait.

Pour saluer le lien de soumission entre l’exécutif et la télé publique, quel meilleur symbole qu’Elkabbach, journaliste connivent entre tous, qui a toujours caressé les pouvoirs dans le sens du poil ?

Giscardien sous Giscard, mitterrandiste sous Mitterrand, et ainsi de suite, l’homme épousait la cause des puissants avec une technique bien maîtrisée : feindre la fausse irrévérence dans ses interviews pour mieux les servir. Il en a obtenu de belles gratifications, dont la direction de France Télévisions sous l’ère balladurienne, et il su rejoindre Bolloré quand Lagardère a eu l’outrecuidance de le pousser à la retraite.

Emmanuel Macron a salué sa « souplesse pour [se] conformer aux règles » et son « adresse pour obtenir les postes ».

Une sorte d’autoportrait en majesté.

Sacré Jean-Pierre !


Article signé des initiales J.-M. Th. Le Canard Enchainé. 11/101/2023


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