Le plouf du Crédit suisse

… quels risques pour l’économie ?

Après la faillite de trois banques américaines en quelques jours la semaine dernière, la seconde institution bancaire helvétique, Crédit Suisse, s’est effondrée mercredi. L’action Crédit Suisse a chuté de près de 25%, à la clôture, lors de sa pire séance boursière. En cause: le refus par son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne, de la refinancer

La crainte d’une contagion à l’Europe, même pourtant écartée par le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire et la Banque centrale européenne (BCE), a redoublé : les marchés européens, déjà ébranlés vendredi dernier, ont lourdement rechuté mercredi.

Afin de stopper la panique, Crédit Suisse a annoncé tôt jeudi – en pleine nuit – avoir obtenu une ligne de crédit de 50 Milliards de francs suisses (50,7 milliards d’euros) auprès de la banque centrale suisse et 3 milliards de rachats de dette.

Ces banques trop grosses pour disparaître

Crédit Suisse fait partie des banques too big to fail (« trop grosses pour disparaître », parce que jouant un rôle si central dans l’économie qu’il faut à tout prix éviter leur faillite). Ces établissements (dont quatre groupes bancaires français) sont soumis à des règles plus strictes que les plus petits.

La banque helvète subit des retraits massifs depuis fin 2022, après des années de difficultés et divers scandales.

Le Crédit Suisse a payé cash des années d’opérations plus ou moins hasardeuses.

Rien de commun avec 2008, mais…

Autrement dit, ces établissements bancaires subissent surtout un contexte qui a exacerbé leurs faiblesses et une perte de confiance de la clientèle. A priori, ni « actifs pourris » – de type subprimes – ni fraude à grande échelle – comme dans l’affaire Madoff.

Cela ne veut pas dire que les banques, y compris les plus grandes, sont à l’abri. Même si la terrible crise de 2008 a au moins permis d’assainir le secteur et de durcir la réglementation des deux côtés de l’Atlantique.

Reste une difficulté : la faillite de SVB a été le premier swipekrach de l’histoire, selon Les Échos. C’est-à-dire un effondrement express, porté par l’usage des nouvelles technologies et des smartphones d’une clientèle ultra-connectée. Avec e des retraits si rapides que toute réaction a été impossible. Ainsi, 42 milliards de dollars ont été « retirés » en quelques heures. Jusqu’alors, la plus grosse faillite bancaire de l’histoire américaine était celle de la Washington Mutual, avec « seulement » 16,7 milliards de demandes, de retrait… en neuf jours. C’était en 2008.


Joël CARASSIO. Le Dauphiné Libéré. 16/03/2023


Tout de suite une première question vient à l’esprit, la Russie n’a-t-elle pas de négocier un certain nombre de « connexions » commerciales et autres, avec les saoudiens ? N’est-ce pas dans le prolongement de ces accords que la banque nationale saoudienne, première actionnaire du Crédit Suisse, à renoncer au refinancement de la banque suisse ? Le contexte de l’invasion des russes en Ukraine et les sanctions qui lui ont été infligé par l’union européenne à la Russie, ont-ils « joué » un « rôle » ? MC


Dans le monde bancaire, le nom de Crédit Suisse fait encore grande impression. La banque fait toujours figure d’institution. Pourtant, ce n’est pas un hasard si elle se retrouve aujourd’hui en première ligne de la panique en train de s’abattre sur le secteur bancaire : elle est considérée comme l’un des maillons faibles du monde bancaire, une proie toute désignée pour la spéculation.

Depuis plusieurs années, Crédit Suisse enchaîne les scandales, les fautes et les errements. Évasions fiscales à grande échelle, manipulations sur certains marchés, investissements dans des fonds douteux, relations avec des clients peu recommandables, bonus délirants pour ses dirigeants… la banque s’est retrouvée accusée à de nombreuses reprises pour ses pratiques sulfureuses, et condamnée par la justice et les autorités de régulation.


À en croire les qu’en-dira-t-on, les journaleux, les experts économistes appelés en renfort par les médias pour distiller la bonne parole, éviter la panique, etc.

La banque centrale européenne (BCE) se montre sereine face au risque d’une nouvelle crise bancaire. Elle a tranché jeudi 16 mars 2023, en relevant « à nouveau » ses taux d’un demi-point, afin de combattre l’inflation.

Si la BCE estime que les banques de la zone euro sont solides et « résiliantes », elle reste toutefois prudente pour l’avenir et renonce à relever « plus sensiblement » les taux d’intérêts pour le moment, attendant de voir la suite des événements boursiers.

la BCE est la première grande banque centrale à rendre une décision monétaire depuis la faillite de la « SVB » et de deux autres banques régionales américaines qui ont ravivé le spectre de la crise financière de 2008, avant même les difficultés du crédit suisse.


La dernière partie de l’article (non signé) a été lue dans le Dauphiné Libéré du 16/03/2023


Une réflexion sur “Le plouf du Crédit suisse

  1. bernarddominik 18/03/2023 / 16h21

    Question pertinente, en effet la Banque Nationale Saoudienne se prépare sûrement à retirer ses billes d’Europe, pour réinvestir probablement en Asie. Les saoudiens n’ont que faire de la démocratie qu’ils jugent peu fiable. Avec Poutine et Xi Jinping il y a une ligne directrice claire qui ne change pas tous les 4 ou 5 ans. Et la stabilité c’est ce qui compte le plus pour les affaires. Les 3.derniers présidents des USA, Obama Trump et Biden ont créé un sentiment d’insécurité le premier en lâchant la Syrie le second en niant ses alliés le dernier en revenant au protectionnisme unilatéral. La guerre en Ukraine a montré l’isolement des USA et de l’UE.

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