Ces manifestations-grèves que les médias occultent sur ordre présidentiel

Les étudiants ne décolèrent pas, ne cèdent rien … pourquoi ? Et si le spectre de mai 68 s’immisçait dans les rassemblements ? L’avenir des étudiants est en jeu …

Un aperçu des titres d’articles parus le 06 Avril 2018

  1. Parcoursup : les enseignants ne se voilent pas la fac (analyse) Hullot-Guiot Kim, Libération du 06 avril 2018 – Source
  2. Gilles Roussel « On ne peut pas accepter tout le monde partout » (interview) Libération du 06 avril 2018 – Source
  3. Drôles d’étudiants… (éditorial) de Charette Laurence, Le Figaro du 06 avril 2018 – Source
  4. Universités : la contestation se durcit (analyse) Beyer Caroline, Le Figaro du 06 avril 2018 – Source
  5. Robi Morder « La mobilisation prend sur un malaise existant, celui d’un futur incertain » (interview) Le Figaro du 06 avril 2018 – Source
  6. « La mobilisation semble échapper aux syndicats étudiants » (interview) Brustier Gaël, Le Figaro du 06 avril 2018 – Source

Rappelons le programme présidentiel d’E Macron

Système

  • Donner plus d’autonomie aux établissements.

Primaire

  • Diviser par deux le nombre d’élèves par classe (maximum 12) pour les CP et CE en zone d’éducation prioritaire.
  • 12 000 postes supplémentaires, grâce à des créations nouvelles et au reliquat de recrutements sur les 60 000 du quinquennat Hollande.

Rythmes scolaires

  • Laisser la liberté aux communes de sortir de la réforme.

Secondaire

  • Rétablir les classes bilangues en 6e et les parcours européens.
  • Réforme du bac avec quatre matières obligatoires à l’examen final, les autres validées en contrôle continu.

Enseignement supérieur

  • Instaurer des prérequis à l’entrée de la licence.
  • Création de 80 000 places en IUT et STS.
  • Sanctuarisation du budget de l’enseignement supérieur.

 


Florilège des articles

Dans l’article Réf. 1)

Contre la généralisation de la sélection à l’université, les étudiants s’organisent. Dans une dizaine de sites, des blocages ont lieu depuis plusieurs semaines, avec l’espoir que le gouvernement revienne sur la loi «orientation et réussite des étudiants» (ORE). Plus discrètement, les enseignants du supérieur s’organisent eux aussi pour, en guise de protestation, ne pas participer au tri des dossiers des futurs étudiants dans le cadre de Parcoursup. A Paris-I (Panthéon-Sorbonne), les professeurs de géographie ont ainsi décidé de ne pas traiter les dossiers des impétrants et d’en laisser la charge à la présidence de l’université. Ceux de la section administration économique et sociale (AES) ont préféré mettre tout le monde premier ex aequo.

Dans l’article Réf. 2)

Comment avez-vous anticipé la plateforme Parcoursup [Question à G. Roussel, faculté Paris-Est-Marne-la-Vallée]? Le timing est extrêmement serré. On découvre Parcoursup au fur et à mesure. […] Dans mon établissement, nous avons organisé des réunions avec les différents acteurs pour essayer de trouver des positions de consensus. On a fait au mieux en très peu de temps. […] En ce moment, on est dans la phase du tri des dossiers, il y a des facs et filières où on va devoir les classer, mais quand il n’y aura pas de pression sur une formation, tous les étudiants seront pris.

Une autre interrogation est de savoir ce qui va se passer en septembre : est-ce que les efforts sur les places supplémentaires vont répondre aux attentes des jeunes ? Au-delà de l’université, est-ce que les jeunes des bacs professionnels – dont le nombre est en augmentation – qui veulent poursuivre dans le supérieur auront une place ? Ce ne sera pas à l’université de répondre, mais aux BTS et aux classes prépa, qui ont des modes de sélection bien établis.

Dans l’article Réf. 3)

Depuis quelques semaines, les universités semblent le théâtre d’étranges mutations : ces étudiants qui ne se sont pas – ou peu – mobilisés lors de la mise en place de nouvelles règles d’admission voudraient aujourd’hui à tout prix en découdre contre la « sélection » à l’université, nous dit-on. Les mêmes qui, il y a quelques semaines, misaient sur la valeur de leurs diplômes se montreraient aujourd’hui prêts à sacrifier leurs examens sur l’autel de l’égalitarisme… Vraiment ? À moins – l’hypothèse est étayée par la moyenne d’âge particulièrement élevée de certaines assemblées générales – que ces drôles d’étudiants-là n’en soient plus tout à fait… [Ben voyons !]

Dans l’article Réf. 4)

[…] … le gouvernement Macron surveille de près les mouvements de contestation étudiants qui agitent actuellement une dizaine d’universités en France. Face aux violences et à la menace sur la tenue des examens, c’est un message à la fois rassurant et inflexible que les ministres veulent faire passer. En pointant l’extrême gauche. L’université n’a pas à accueillir la violence en son sein, quelle qu’elle soit, martelait le 4 avril Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, qui a porté la loi sur l’accès à l’université.

Dans l’article Réf. 5)

LE FIGARO. – À en croire certains sondages, les étudiants étaient acquis au principe de la sélection à l’entrée de l’université, ce n’est visiblement pas le cas pour tous… Robi MORDER. – Il n’y a pas d’adhésion à ce principe, notamment auprès des étudiants de lettres et de sciences humaines. C’est bien pour cela que le gouvernement a pris garde et continue de prendre garde à ne pas prononcer ce mot. À tort ou à raison, quand une réforme s’en approche, une partie des étudiants se soulèvent. Pour ces derniers, les universités sont des lieux de pure formation intellectuelle qui n’ont pas à faire un travail de sélection qu’ils estiment dévolu aux entreprises.

Dans l’article Réf. 6)

LE FIGARO. – La simultanéité de plusieurs mouvements de contestation sociale (cheminots, Carrefour, étudiants) est-elle le signe d’une possible coagulation ? Gaël BRUSTIER. – Je pense que le social est l’entresol de la nation. Ces contestations éparses sont le fruit de promesses trahies de la République : égalité territoriale, service public, ascension sociale par le diplôme. Ce ne sont pas des revendications catégorielles, mais un discours de contestation plus global et articulé qui peut en effet conduire à une « convergence des luttes ».


[A vous de vous faire une idée … J’ai essayé de faire une première et large sélection en excluant les avis issues des extrêmes … a VOS commentaires, Merci  MC]

2 réflexions sur “Ces manifestations-grèves que les médias occultent sur ordre présidentiel

  1. bernarddominik 07/04/2018 / 16h14

    Je crois qu’il faut se poser la question des priorités pour l’enseignement supèrieur: doit il répondre aux besoins économiques du pays ou doit il donner satisfaction aux désirs individuels d’accés à la connaissance.
    Peut on faire les deux me rétorquera t on.
    Mais alors que dire aux amateurs de sociologie, de psychologie, d’histoire à qui la société ne pourra fournir d’emploi.
    Le « fais ce que voudra » implique une capacité de se prendre en charge que tout le monde ne possède pas.

    Oû que l’on se tourne on découvre toujours que l’argent est le  » nerf de la guerre ». Alors se pose la question: quelle est la limite que peut atteindre le budget de l’état. J’ai lu le livret des économistes atterrés, et ils sont totalement à côté du sujet sur la question de la dette, visiblement ils n’ont jamais entendu parler de la Grèce, ni de ce que représente son annuité, sans parler du risque sur les taux et de la moralité de faire payer à nos enfants notre incapacité à régler nos dépenses.

  2. tatchou92 09/04/2018 / 0h00

    Désormais et plus que jamais, il faudra venir d’un excellent établissement, avoir un bon livret, de très bonnes appréciations, avoir une mention Bien ou très bien, des Parents pouvant payer les frais de scolarité, ou s’endetter à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour payer les études, se loger, se nourrir…
    et sans doute aussi payer pour bien rédiger le dossier…

    Quartiers populaires, bacs techniques, circulez…

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