Débat autour de la « vente Alstom »

 André Chassaigne dépasse la polémique et, en rappelant l’histoire récente du démantèlement de l’industrie française, plaide pour remettre salariés et citoyens au cœur du dispositif, en leur donnant des pouvoirs décisionnels et en leur laissant le choix d’un développement différent.

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Valls, dans la continuité ANTI …

Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy, François Baroin, Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux, Claude Guéant, Manuel Valls ne dépareille pas la brochette de ces prédécesseurs. Autrement dit à droite toute ou gauche droitière,  en matière de comportement face à l’immigration … c’est kif kif !

Manuel Valls, Voilà bien le type de personnage politique capable de s’intégrer à n’importe quel gouvernement.

Déjà, quelques mois seulement après sa nomination sans surprise (si ce n’était « grâce » à la présidence de F. Hollande, saurait été celle de N. Sarkozy s’il était repassé, tant le personnage est avide de reconnaissance publique et pas regardant sur les étiquettes …), tirons un premier bilan : Copieur le Manuel.

Il ne change rien à la politique en matière d’expulsion menée par ses prédécesseurs à l’intérieur.  Il laisse en place toutes les directives anti- étrangers et conserve l’expulsion systématique de nombreux ressortissants des pays sous-développés mais au demeurant surexploités par de nombreuses entreprises, notamment françaises, s’arrogeant leurs ressources nationales, ou une main-d’œuvre à bas coût.

C’est le même monsieur qui n’hésite pas à cracher dans la soupe : à I-télé du 10 juin 2009 il s’exclame « le mot socialiste ne veut plus rien dire. C’est minuit moins le quart, là, avant la mort clinique du parti socialiste ». Dans EL Pais, « dans le socialisme français, il existe une espèce de nostalgie d’une alternative au capitalisme ». Dans le JDD du 28 juin 2009 : « pour se présenter [à l’Élysée –ndrl], il faut forcément avoir déjà été candidat ? Ou avoir été premier ministre a 35 ans et être depuis un candidat éternel ?  Ou avoir été premier secrétaire pendant 10 ans sans émettre une seule idée ? ». Ou encore dans ce même JDD du 28 juin 2009 « au fond pour François [Hollande] la politique est un jeu, il a fait que des coups »

Avec tous ces propos, franchement, M. Valls n’est-il pas loin du félon Besson, qui n’hésita pas à franchir « le tout petit pont » séparant le PS-aile droitière de l’UMP ?

Interrogé sur Europe 1, le ministre M. Valls a déclaré: « Les préfets ont pour mission de démanteler les camps de Roms quand il y a eu une décision de justice. […] « Je ne peux pas admettre (…) que dans ces campements, qui accueillent parfois des centaines de personnes dans la chaleur de l’été, il y ait des problèmes sanitaires insupportables », a-t-il ajouté.

« Chaque fois qu’il y a une décision de justice, chaque fois que les propriétaires de ces terrains, qui sont souvent des collectivités territoriales, en font la demande, il y aura ces démantèlements. C’est une politique à la fois ferme et respectueuse du droit », a conclu Manuel Valls.

Manuel Valls dans Libération du 13 aout 2012 s’explique. Ou plutôt justifie à sa manière, en quelques belles phrases aux intentions pseudo humanitaire, en parfaite langue de bois ministérielle ; sa politique … identique à celle de ces prédécesseurs.

Justification d’ailleurs épinglée par Pierre Delperier, Mediapart, en ces termes « Cher Manuel Valls, Etait-ce si difficile de faire différemment que le précédent gouvernement ?  lire la suite de l’article de Delperier

Article de Libé –Extrait- MANUEL VALLS Ministre de l’Intérieur

M V -La grande majorité des migrants quittant leur pays le font dans l’espoir de trouver ailleurs une vie meilleure, un emploi et une éducation pour leurs enfants. Cet espoir est respectable. […]

M V – […] S’agissant du séjour, la présence de migrants ne saurait se traduire par la multiplication et l’enracinement de campements insalubres, dangereux tant pour leurs occupants que pour le voisinage. A cet égard, la passivité conduit tout droit à la réapparition de véritables bidonvilles, pour la plupart situés aux abords de quartiers populaires déjà en proie à de nombreuses difficultés. Tout le monde doit prendre conscience que l’inaction publique face à cette situation serait inacceptable pour les habitants de ces quartiers. Il en va de la préservation des conditions du vivre ensemble. […]

M V – C’est bien le laisser-faire qui ne résout rien et la fermeté qui est nécessaire. Et les préfets n’agissent qu’en application de décisions prises par les tribunaux, sur la base de procédures qui ménagent souvent des délais. Je demande [aux préfets] de faire respecter la dignité humaine en toutes circonstances ; de systématiquement mener un travail préparatoire avec élus et associations humanitaires. En sollicitant les dispositifs d’hébergement d’urgence et d’insertion, il s’agit de favoriser les solutions au cas par cas, après examen social des situations familiales et individuelles, dans le cadre du droit en vigueur.

Sauf qu’en matière de logement, le sous équipement patent depuis de nombreuses années du a l’absence d’une politique nationale en faveur de logement sociaux ne peut absorber un nouvel afflux de personne alors que bons nombres de demandeurs sont en attentes depuis de nombreux mois, voire des années. Quant aux « dispositifs d’insertions » si c’est par un travail via des emplois proposés par « Pôle Emploi » y a de quoi rire … jaune bien entendu et terminons par l’éviction des milieux associatifs se chargeant de trouver des solutions aux ressortissant étrangers souvent sans papier. MC

M V – Je l’affirme avec force : aucune politique publique ne sera focalisée sur tel ou tel groupe culturel. Par conséquent, il n’y a pas de dispositif national de pilotage chiffré. Je ne désignerai pas de coupables uniques des maux de notre société, les uns ne seront pas montés contre les autres. Par ailleurs, la loi prévoyant l’éloignement vers leur pays d’origine des étrangers en situation irrégulière s’applique aux ressortissants européens ne pouvant subvenir à leur existence après trois mois de séjour.

Pour les ressortissants européens : et la libre circulation dans l’espace Schengen alors ! MC

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Le dossier ROM lézarde la façade de la majorité

Avec un art consommé de la litote, le nouveau porte-parole du PS, David Assouline, a ramené à un « petit désarroi » dans la majorité la question des Roms.

  • Quand la directrice des Inroks, Audrey Pulvar compagne du ministre Arnaud Montebourg, écrit dans un éditorial: « Cher François (Hollande), on n’a pas voté pour ça »
  • Quand Martine Aubry a peu goûté de ne pas avoir été prévenue du démantèlement d’un camp de Roms dans sa ville, Lille.
  • Ou quand la ministre du Logement, Cécile Duflot (EELV), écrit dans une tribune publiée par Libération, vendredi, qu’avec les expulsions, « on ne résout pas le problème, on le déplace » (…). Les camps se reforment rapidement, leurs habitants n’ayant pas d’autre solution pour se loger, et les expulsés reviennent presque aussi vite en France « Cela revient à mettre les gens dans une précarité encore plus grande ».
  • « Ce n’est pas tant Manuel Valls en tant que ministre de l’Intérieur qui fut en cause, que le fait d’aborder ce sujet sous le seul angle de la répression policière », réagit de son côté le député PS Pouria Amirshahi,
  • Le «petit désarroi » est tel que Pascal Durand, qui a succédé à Cécile Duflot à la tête d’Europe Écologie-les Verts, a souhaité que « dans un gouvernement de gauche et des écologistes, ce ne soit pas le ministère de l’Intérieur qui gère seul la question des Roms ». Il est donc exaucé avec la tenue de cette réunion interministérielle, cet après-midi (mercredi 22/08/2012NDLR), présidée par Jean-Marc Ayrault. Pour Pascal Durand encore, « quand il y a décision d’évacuation d’un campement, il faut absolument qu’il y ait la solution alternative et je crois que c’est cela qui va être décidé dans les heures et jours qui viennent ». David Assouline tempère: « L’engagement de François Hollande (pas de démantèlement sans solution -NDLR) sera tenu dans toute la mesure du possible »

Le gouvernement va annoncer comment il compte traiter concrètement l’affaire des « campements illicites », car « c’est pas une affaire de Roms, c’est une affaire de campements illicites », avance le porte-parole. La nuance que veut souligner le gouvernement, le « changement », serait « dans la façon d’aborder ce sujet: il n’y a pas de discours de stigmatisation d’une communauté pour ses origines », défend-il.

Lionel. Venturini – L’Humanité 22 août 2012