C’est fou comme la France a changé depuis janvier 2015.

 Ça a été une révolution, en fait : en France, le terrorisme a débloqué des paroles, qui étaient déjà prêtes à éclore, mais avec une violence qu’on n’imaginait pas. Et puis la crise financière internationale commencée en 2008 s’est amplifiée, a précipité des instabilités dans tous les pays d’Europe, a démonté la Grèce, la crise des émigrés a été fondamentale, il y a eu tous ces morts, on a vu apparaître des camps et on s’est habitués à tout ça.

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Qui va payer la folie boursière mondiale ?

Les mesures prises après 2008 vont dans le bon sens, mais elles demeurent insuffisantes à l’heure où une nouvelle crise se profile, estime Jézabel Couppey-Soubeyran.

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Le retour de la crise !

La crise ne s’arrêtera que lorsque  ….

… nous changerons de système économique.

Alors que vient de s’opérer un remaniement politicien sans changement de ligne, les symptômes de la crise sont de retour : baisse rapide des Bourses, ralentissement brutal de la croissance en Chine, etc.

En 2008, nous analysions la crise des subprimes, ses causes et ses répercussions [1]. Depuis, Lehman Brothers a fait faillite, enclenchant en 2009 la pire crise financière et économique depuis 1945. Nous aurions pu penser que des leçons en seraient tirées. La crise des subprimes n’était que l’étincelle d’une autre, latente, amplifiée par différentes crises écologiques.

Depuis, le niveau d’endettement a continué d’augmenter, avec le plus souvent une nationalisation des dettes privées. Des pays ont été au bord de la faillite, comme la Grèce, l’Irlande ou l’Espagne. En fait, la crise ne s’est jamais arrêtée ; elle se déploie lentement, de plus en plus brutalement. Elle ne s’arrêtera que lorsque nous changerons de système économique [2].

Cette crise n’est pas seulement la conséquence des politiques libérales. Elle est surtout la conséquence du productivisme effréné de nos économies, qui mène simultanément à la crise financière et aux crises écologiques. Selon la typologie de l’École de la régulation, nous sommes dans la pire des crises, celle du mode de développement, celle où toutes les formes institutionnelles sont simultanément en crise (organisation de l’État, insertion dans l’économie mondiale, rapport salarial, forme de la monnaie et de la concurrence), à laquelle il faut ajouter la dégradation de la relation êtres humains/nature.

Nous sommes dans une configuration semblable à celle des années 1920, avant que le régime et le compromis fordistes (augmentation continue des salaires contre une croissance de la productivité du travail, pour « pacifier » les relations sociales), imposés à partir de 1945, ne permettent de sortir de l’impasse. Aujourd’hui, les contraintes écologiques ne permettent pas de maintenir les niveaux de croissance nécessaires à un tel compromis. Pire, elles posent la question du collapsus écologique, de l’effondrement brutal de nos écosystèmes. Elles déstabilisent nos sociétés pour laisser place à une régulation violente des rapports sociaux.

Comme l’écrivait André Gorz [3], « la décroissance est […] un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux. En leur absence, l’effondrement ne pourrait être évité qu’à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources caractéristiques d’une économie de guerre. La sortie du capitalisme aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer ».

  1. « De la crise des subprimes à la crise globale », Aminata Diagne, Jérôme Gleizes, cadtm.org
  2. « Une lecture écologiste de la crise », Jérôme Gleizes et Yann Moulier-Boutang, Ecorev’ n° 32, printemps 2009.
  3. André Gorz, « Le travail dans la sortie du capitalisme » (version approfondie de « La sortie du capitalisme a déjà commencé », EcoRev’ n° 28, novembre 2007).

    Jérôme Gleizes Directeur de publication d’EcoRev’ – Politis – Source

La crise financière à venir …

Il n’est pas dans les habitudes du Fonds monétaire international (FMI) de publier des alertes sur l’intensification des risques qui pèsent sur la finance mondiale, mais c’est pourtant le sens de son dernier rapport « sur la stabilité financière dans le monde »  (1) … Lire la suite