Parlement européen et listes transnationales : Quèsaco ?

Un revers pour Emmanuel Macron

Même s’il peut se targuer d’avoir obtenu le passage de 74 à 79 sièges de députés pour la France au Parlement européen en 2019, [mais] son projet de créer, pour la première fois, des listes transnationales lors des prochaines élections européennes, [a été refusé].

L’idée aurait consisté à utiliser 27 des 73 sièges libérés par le Royaume-Uni pour élire des députés sur une circonscription représentant l’ensemble du territoire de l’Union. En plus du vote habituel, les Européens auraient mis un second bulletin dans l’urne en plébiscitant une de ces listes mélangeant des candidats issus de nombreux pays.

  • Les partisans du système, à l’image du belge Philippe Lamberts, s’enthousiasmaient pour un mécanisme qui aurait obligé les députés à « promouvoir l’intérêt général des Européens ». […]
  • Les opposants y voyaient, au contraire, le début d’une dangereuse dérive fédéraliste, pour les plus souverainistes. Certains craignaient également qu’avec des listes transnationales, les partis eurosceptiques ne gagnent en visibilité.

Mais en profondeur, c’est surtout une bataille stratégique qui se joue pour le contrôle du futur exécutif européen.

Une bataille dans laquelle les conservateurs du PPE n’ont aucune intention de lâcher la main et qui est intimement liée à la question des « spitzenkandidaten (1) ». […]

Avec un système de « spitzenkandidaten » et sans listes transnationales, le PPE a toutes les chances de conserver sa mainmise sur la présidence de la Commission européenne. […]


Gabriel Grésillon, Les Echos titre original : « Parlement européen rejette l’idée de  listes transnationales » – Source (Extrait), Lecture libre du texte intégrale  – LIEN


1- Ce terme allemand désigne le mécanisme, introduit en 2014 au grand dam de plusieurs dirigeants européens, dont Angela Merkel, par lequel c’est le candidat du parti qui domine le Parlement européen qui devient président de la Commission européenne.