Delevoye … OUT

Oui mais, Il n’est pas le seul a porter des batteries de casserole au bas de sa jaquette, dans ce gouvernement ! MC

Devant la polémique sur la multiplication de mandats d’administrateur comme autant de sources de possibles conflits d’intérêts, le haut-commissaire à la réforme des retraites doit démissionner.

Le chef de l’État, Emmanuel Macron, accepte « avec regret » la démission de Jean-Paul Delevoye, qui sera remplacé « dans les plus brefs délais ». Le maintien du haut-commissaire à la réforme des retraites est apparu pourtant ces derniers jours de plus en plus intenable, avec l’énumération de la douzaine de sièges dans divers conseils d’administration que Jean-Paul Delevoye avait omis de déclarer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

L’artisan de la réforme, qui a rang de ministre, en a oublié pas moins de dix mandats sur treize dans sa déclaration d’intérêts, publiée le 9 décembre. Certains mandats étaient susceptibles de faire naître un conflit d’intérêts, en influençant ses décisions en tant que membre du gouvernement… Il l’a finalement reconnu dans une déclaration singulièrement rectifiée.

Le concepteur de la réforme des retraites était notamment administrateur au sein d’un institut de formation de l’assurance (IGS). Un secteur qui n’a jamais caché son appétit pour le « magot » des retraites, et dont la loi Pacte ouvre déjà l’épargne salariale. Jean-Paul Delevoye était aussi administrateur au conseil de la Fondation SNCF, entreprise concernée au plus haut point par le projet de réforme.

Le vieux routier de la politique, ancien ministre, aurait « de bonne foi », a répété la Macronie en boucle tout le week-end, oublié qu’il est resté, au mépris de la Constitution, trois mois président d’honneur d’un think tank adossé à un groupe d’enseignement supérieur et de formation, pour lequel il était rémunéré.

En outre, dans sa nouvelle déclaration à la HATVP, le haut-commissaire a revu à la hausse ses revenus pour ces deux mandats rémunérés : 78.408 euros, contre 40.000 euros, pour ses conseils au sein de l’IGS et 73.338 euros en 2018 pour sa présidence d’honneur du think tank, contre 64.420 euros initialement en 2018 et 2019. Des sommes mirobolantes, pour celui qui prétend aujourd’hui faire la chasse aux privilégiés.

L’exécutif se trouve donc en pleine tourmente, alors que le plus gros mouvement social de ces dernières années a démarré le 5 décembre. Face à la polémique, Jean-Paul Delevoye a affirmé ce week-end qu’il tirerait « toutes les conséquences » si cette affaire devait « desservir » cette réforme à laquelle il dit tenir.

Avec sa démission, c’est néanmoins un gros fusible que l’exécutif fait sauter, alors que le refus de la réforme demeure majoritaire dans le pays, 54 % des Français selon l’Ifop.

Une fois éjecté l’homme par qui le scandale est arrivé, l’Élysée compte que sa réforme apparaisse plus acceptable.

La journée de mobilisation de mardi, qui pour la première fois se fera avec la confédération CFDT, sera un premier indicateur pour savoir si ce seul fusible suffit, ou si les plombs dans le pays sont encore prêts à sauter en cas de maintien de la réforme actuelle.


Titre original : « Démission. Delevoye jette l’éponge ». Source (extrait)


2 réflexions sur “Delevoye … OUT

  1. fanfan la rêveuse 17/12/2019 / 8h10

    Bien, mais son projet de réforme de retraite reste en place !
    Je ne trouve pas cela normal, voila qui est trop simple…

    Il va toucher sa retraite de haut commissaire, je suppose 😦

    A qui le tour messieurs dames ?

  2. jjbey 17/12/2019 / 11h59

    Les coquins sont au pouvoir et ne doutent de rien. Menteur et compagnie ce n’est pas seulement en matière de déclaration de revenus c’est, bien plus grave, en voulant faire croire aux français que cette réforme va dans le sens de leur intérêt. Pas faux mais seuls les financiers vont en profiter.

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