Lorsque l’on cherche, on trouve…

Casseroles, casserolades, concerts, tohubohu contre loi retraite !

le mouvement social joue à « Intervilles », l’exécutif perd l’épreuve de l’apaisement

Depuis la promulgation de la réforme des retraites, le mouvement social se mue en poil à gratter de l’exécutif, poursuivant partout le chef de l’État et les ministres à coups de concert de casseroles, de burlesque et de parodie. Les opposants se challengent et irritent au plus haut point le pouvoir.

L’opposition à la réforme des retraites, muée en contestation globale du pouvoir, le poursuit, littéralement. Les visites de terrain du président, des membres du gouvernement et de député·es Renaissance sont désormais empêchées, gênées, chahutées par des concerts de casseroles et autres huées.

Partout où se déplace Emmanuel Macron, un comité d’accueil l’attend. Même sort pour les membres du gouvernement. Le garde des Sceaux et le ministre de la santé sont accueillis par des casseroles au Mans et à Poitiers, Pap Ndiaye est exfiltré d’un TGV à Paris après une visite très mouvementée à Lyon, la ministre de la culture est apostrophée à la cérémonie des Molières…

L’exécutif voulait 100 jours d’apaisement, il récolte davantage de vacarme… et de dérision, une arme politique redoutable. Sur Twitter, le compte « Intervilles Macron » cartonne, parodiant le célèbre jeu télévisé dans lequel s’affrontaient des villes, dans des épreuves d’adresse. Le compte relaie tous les comités d’accueil de l’exécutif, façon multiplexe sportif, naviguant d’un lieu à un autre pour donner « des nouvelles de l’apaisement ».

« Les Français ont fait de la contestation un art », commente le quotidien britannique The Guardian, dans un article évoquant les « furieux raids français sur les armoires de cuisine ». Même les marques s’y mettent, surfant sur la tendance des casseroles pour vendre leurs ustensiles. « À ce prix-là, ça peut faire du bruit », vante Ikea dans une pub vue près de trois millions de fois sur Twitter.

L’exécutif, lui, ne rit plus. Plus du tout. Après avoir ironisé sur les « casseroles qui ne font pas avancer la France », et qui sont plus utiles « pour faire la cuisine » chez soi, Emmanuel Macron a changé de ton. « Incivisme », « Pas un formidable signe de vie démocratique » viennent désormais qualifier les concerts de casseroles.

Tout est désormais tenté pour limiter l’impact des manifestations. Le président veut aller « au contact » maisles préfectures interdisent les rassemblements et le bruit. Les arrêtés préfectoraux s’appuient sur une loi antiterroriste pour faire taire les casseroles, les sonos, les mégaphones : les désormais fameux, et raillés, « dispositifs sonores portatifs » ou « amplificateurs de son ». Pas de quoi entraver la créativité du mouvement social : des sons de casseroles à télécharger ou à diffuser sur le téléphone fleurissent depuis quelques jours sur Internet.

L’exécutif cherche aussi des parades, pour éviter toute coupure de courant, après celles subies en Alsace et dans l’Hérault. Un groupe électrogène a carrément accompagné le président lors de sa visite d’une maison de santé à Vendôme, suscitant des milliers de commentaires hilares sur les réseaux sociaux.


Cécile Hautefeuille. Médiapart. Source (selection d’extraits)


3 réflexions sur “Lorsque l’on cherche, on trouve…

  1. anne35blog 29/04/2023 / 8h38

    C’est un peu puéril tout de même….

    • Libres jugements 29/04/2023 / 10h28

      Devoir répondre par des puérilités aux débordements outranciers des gouvernants macroniens affichant un tel mépris pour le peuple, me semble être la moindre des réactions, là où beaucoup craignaient et craignent encore des exactions populaires, bien au-delà des manifestations.
      Macron et son gouvernement à semer le soufre, attiser la poudrière, souhaitons qu’il n’y ait aucune étincelle.
      Bonne journée Anne, amitiés
      Michel

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