La créativité gouvernementale ne connaît pas de bornes quant aux intitulés des ministères.
Les derniers remaniements ont donné lieu à quelques enluminures que « Le Figaro » (12/1) s’est fait un plaisir de recenser.
Témoin Bruno Le Maire : le locataire de Bercy est exactement au même poste depuis 2017, mais son titre n’a cessé de gonfler.
- En mai 2017, il est banalement ministre de l’Economie.
- En juin 2017, on lui rajoute les Finances : ça fait plus riche.
- En juillet 2020, signe de sa réussite à Bercy, il est bombardé ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance.
- En mai 2022, ministre de l ‘Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Ouf !
Marc Fesneau, lui, est ministre non seulement de l’Agriculture, mais aussi de la Souveraineté alimentaire. Ça a une autre gueule.
Olivier Dussopt ne saurait être un simple ministre du Travail, il l’est aussi du Plein Emploi et de l’Insertion. C’est mieux que du Chômage et de l’Exclusion !
François Braun, ministre de la Santé, l’est aussi de la Prévention.
Et pas de la Guérison ?
Le titre de Stanislas Guerini — ministre de la Transformation et de la Fonction publiques — est à la fois obscur et désobligeant pour les autres ministres : que doit exactement transformer Guerini ? Et cela signifie-t-il que ses collègues, eux, ne doivent surtout rien changer ?
Ces noms ronflants participent peu à la gloire des ministres : selon un sondage Odoxa-Backbone réalisé en décembre dernier, la majorité des Français n’arrivaient à identifier que 8 des 42 ministres en poste depuis plus de six mois.
Alors que, quarante-deux ans après, on rit encore d’André Henry, l’éphémère (un an et dix mois) ministre du Temps libre de François Mitterrand.
La célébrité tient à peu de chose.
Article signé des initiales H. M. Le Canard Enchaîné. 18/01/2023
Effectivement, c’est pas mal dans l’ensemble …
Juste un détail qui, à titre personnel m’amuse, est de penser à la place de l’inscription d’un tel pedigree sur une carte de visite… Met au verso son n) de tel ?