Beauté du « micro-geste » éducatif !

… Ou masturbation intellectuelle ?

Que feraient les enseignants de France et de Navarre sans Jean Duvillard ?

Ce docteur en sciences de l’éducation délivre mille trucs et astuces aux enseignants sur le site CanoTech — la plateforme de formation continue des profs, qui dépend du ministère de l’Education nationale.

Comment asseoir, par exemple, sa « posture d’autorité » de pédagogue devant les élèves ? La difficulté « réside dans la concomitance des micro-gestes qu’il faut mettre en « je » : le « Je » majuscule représente le « nous » du règlement intérieur » (sic), explique l’expert dans une vidéo.

Parce que les « vingt premières secondes [d’un cours], vingt premiers mots, vingt premiers pas signent [l]a posture d’autorité », il ne faut surtout pas se louper ! Et chaque « microgeste » professionnel compte.

  • Tout d’abord, le prof gagne à avoir une « posture instituante incarnée par un corps bien ancré au sol » (re-sic).
  • Sa voix ? Elle doit « donner l’appétit » aux élèves, mais aussi se montrer « capable d’arrêter le cours et de dire : « Là, ce n’est pas négociable » ».
  • Son regard ? Nécessairement « englobant » : le bon maître est « capable de tout voir en gardant un regard périphérique suffisamment large pour réguler rapidement [un incident] ».
  • Les incidents, parlons-en ! En cas de remarque déplacée d’un élève, il faut « relever le fait », et non « la personne » fautive : l’objectif étant, pour l’enseignant, de « se surcentrer sur une cause plus noble que lui pour éviter qu’il ne tombe dans l’affect et dans un combat d’ego ».

Primo, « Plusieurs compétences entrent en jeu dans la check-list du process de réaction à un incident » (re-re-sic), poursuit Duvillard. Primo, le prof a tout intérêt à « être dans l’esprit de la maïeutique socratique, c’est-à-dire amener l’élève à reconnaître le fait ».

Deuzio, il convient « de le sanctionner ou de lui donner du sursis ».

Tertio, il faut savoir « effacer l’ardoise (…) et retrouver sur l’élève un regard à égale dignité ». Amen !


Dans une autre vidéo, notre sachant s’interroge : « Aujourd’hui encore, est-il utile de se mettre en rang avant de rentrer en classe ? » Mille fois oui, affirme-t-il, avec un argument de haut vol : la mise en rang serait « le temps du passage d’un changement d’étape (…) : le passage de l’excitation de la cour de récréation à celui de la centration sur le cogito ».

Imparable !


Article signé des initiales C. B. Le Canard enchaîné. 11/01/2023