Naïves, mais saines questions

Les amateurs, journalistes de « Papotins », ont fait la bonne interview de Macron.

Celles ou ceux que l’on dit « porteurs de troubles du spectre autistique » (que beaucoup trop de gens considèrent, hélas, comme des demeurés) ont mercredi 7 décembre 2022 sur France 2 poser des questions au président de la république. Des questions dans un tutoiement sans pour autant de manque de respect, sans rond de jambe, qui pouvaient paraître d’une extrême naïveté mais qui poussent à remettre en question un certain nombre d’évidences, d’acquis. MC

« Vous faites quoi, comme métier ? », « Vous avez beaucoup d’amis ? », « Vous avez beaucoup de pognon ? »… A cette dernière question, Macron a répondu sans s’émouvoir : « J’en avais plus avant d’être à l’Elysée ! »

Quand un intervieweur, estimant, à propos de Brigitte, qu’un président « doit montrer l’exemple et ne pas se marier avec sa prof », le chef de l’Etat sort les violons : « Quand tu es amoureux, tu ne choisis pas. Et puis, c’était ma prof de théâtre, donc ça ne compte pas pareil ». Protestations dans la salle… « Oh ! le malin ! » s’esclaffe très fort son voisin.

Bilan de l’opération : une belle audience de 4,54 millions de téléspectateurs, [pour certains une forme d’interrogation, voire de réhabilitation, un changement d’approche ou d’attitude, envers l’autisme].

Une faiblesse, pourtant : Macron a été peu loquace dans sa réponse à la question : « Comment pouvez-vous améliorer la vie des autistes ? »

La réponse était pourtant facile : en les propulsant journalistes professionnels chargés de redonner du peps aux interviews du spectre politique.


Réalisé d’après une partie d’article signé des initiales F. P. Le Canard enchaîné. 11/01/2023


4 réflexions sur “Naïves, mais saines questions

  1. Ancre Nomade 13/01/2023 / 10h07

    Toujours cet en même temps : donner l’impression dans cet interview d’être dans l’empathie, et de l’autre côté ne pas combler le retard de prise en charge pour les autistes : manque de moyens, familles sans solutions, faire croire que l’inclusion sans personnel formé suffit.
    C’est un sujet qu’on ne peut pas prendre à la légère.
    Merci pour la publication.

    • Libres jugements 13/01/2023 / 11h07

      Bonjour Jean-Marc et merci pour ce commentaire.
      Bien loin de moi l’idée de mettre de côté les divers problèmes rencontrés par les autistes (et l’entourage) malheureusement mal « traités » par l’État, l’éducation nationale, la société.
      Dans ce domaine, il y a beaucoup à faire, notamment dans la détection des anomalies dès la formations d’un fœtus, Après ça doit être un choix personnel, mais en aucun cas devrait être une découverte à la naissance, ce qui parfois (pour ne pas dire souvent) dissout certains couples.
      Parent, je n’ai pas été confronté directement avec l’autisme, toutefois notre dernier enfant garder dans son jeune âge, en journée par une personne, dans l’entourage duquel évoluait un autiste de 25 ans. Notre fils s’est éveillé en sa compagnie. Nous étions émerveillés de les voir s’informer l’un l’autre.
      Amitiés
      Michel

  2. Ancre Nomade 13/01/2023 / 11h38

    Merci Michel
    Mon retour n’était pas contre votre article, mais un complément personnel.
    Étant grand père de proximité (par choix et nécessité) de deux petits enfants autistes et fier de vivre cette expérience, la réaction était forcément un peu abrupte. Merci encore d’ouvrir la réflexion au travers de vos postes.

    • Libres jugements 13/01/2023 / 13h52

      Sois rassuré Jean-Marc,
      La sélection d’articles que je réalise chaque jour n’a qu’une modeste prétention, éveiller à la réflexion personnelle hors les affirmations restreintes de journaleux.
      Amitiés
      Michel

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