Un poète plus qu’un chanteur était Jean Ferrat-Tenenbaum
Vous allez ma fille voguer vers Cythère Mais j'ai le devoir de vous avertir Puisqu'il faut parler de choses vulgaires Évoquant les feux qui vous font frémir Évoquant les feux qui vous font frémir Une femme honnête n'a pas de plaisir Qu'elle soit couchée ou genoux en terre Point d'égarements en puissants soupirs En cris émouvants "Ah je vais mourir" Prise de cent mille ou d'une manière Prise de cent mille ou d'une manière Une femme honnête n'a pas de plaisir Assaillie devant brisée par derrière Si vous vous sentiez prête à défaillir Songez à l'enfer songez aux martyrs C'est en revivant ce qu'ils ont souffert C'est en revivant ce qu'ils ont souffert Qu'une femme honnête n'a pas de plaisir Monsieur le curé le disait naguère A la frêle enfant en proie au désir On peut succomber mais ne point faillir Même en se livrant aux joies solitaires Même en se livrant aux joies solitaires Une femme honnête n'a pas de plaisir Cédant aux folies d'autres partenaires S'il vous arrivait de vous divertir En brisant les liens que l'hymen inspire Sachez qu'au sein même de l'adultère Sachez qu'au sein même de l'adultère Une femme honnête n'a pas de plaisir Et si votre époux glacé de colère Éperdu d'amour et fou de désir Vous criait un jour "On dirait ta mère!" Ce beau compliment devrait vous réjouir Ce beau compliment devrait vous réjouir Une femme honnête n'a pas de plaisir
Jean Ferrat
Triste réalité que nos aînés ont connu que trop…
Attention, certains pourraient prendre ça au premier degré. Jean Ferrat, un homme subtil, chantait des gens qui l’étaient tout autant. Merci à Aragon entre autres.
Oui Patrick tu as parfaitement raison …
Effectivement au reçu de certains commentaires, force est de constater – par certaines surtout – que le texte serait un brûlot antiféministe.
Malheureusement la culture ne s’improvise pas.
Effectivement lorsque l’on connaît les écrits d’Aragon, notamment ceux destinés à Elsa Triolet, sa femme, aucun doute n’est permis … La femme est l’égale de l’homme !
L’amour réservé à la procréation, en voilà une riche idée et le plaisir c’est pour qui ?
Le bourgeois qui va chercher sa jouissance en privant sa femme de la sienne.
Partager c’est le plus bel acte d’amour.