Mi-mandat aux États-Unis

Joe Biden vers un équilibre instable !

Attention : Article « posté » avant les résultats des votes… MC

Mardi 8 novembre 2022, les « midterms » pourraient marquer un coup d’arrêt de la présidence de Joe Biden […]. Dans un climat marqué par la violence politique, Donald Trump prépare déjà le prochain scrutin présidentiel.   

Peu populaire, jugé responsable de la hausse des prix, le président démocrate des États-Unis, Joe Biden, pourrait perdre sa majorité au Congrès lors des élections de mi-mandat du 8 novembre, et ne plus pouvoir appliquer son programme. 

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Plusieurs postes, à tous les échelons du pouvoir local et national, sont aussi en jeu lors de cette échéance cruciale, dont ceux de gouverneurs – dans 36 États – et procureurs. Voici les principaux enjeux de ces élections de mi-mandat. 

Une victoire républicaine possible à la Chambre des représentants 

L’ensemble des sièges de la Chambre des représentants est renouvelé mardi. Actuellement, les démocrates disposent de 220 élus contre 213 pour les républicains. Si ces derniers l’emportent, ils pourraient s’opposer aux projets des démocrates de favoriser le droit à l’avortement, de voter des mesures pour lutter contre la catastrophe climatique et remettre en cause le soutien à l’Ukraine.

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La bataille du Sénat

De tous les scrutins, l’élection sénatoriale est sûrement la plus importante. En effet, les républicains n’ont besoin de grappiller qu’un petit siège de plus que leurs adversaires, parmi les 35 en jeu dans tout le pays, pour reprendre le contrôle de la Chambre haute et mettre ainsi Joe Biden en situation de cohabitation pour la seconde partie de son mandat.

Cela signerait la fin de l’ambition démocrate d’inscrire le droit à l’avortement dans le marbre de la loi fédérale, par exemple.

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La démocratie comme enjeu de la campagne

Face à la montée de la violence, les démocrates ont fait des enjeux démocratiques un thème de campagne. 

Le 02/11/2022, le président Biden est intervenu à la télévision pour lancer une mise en garde : « La démocratie américaine est attaquée parce que l’ancien président des États-Unis vaincu a refusé d’accepter les résultats de l’élection de 2020. S’il refuse d’accepter la volonté du peuple, s’il refuse d’accepter le fait qu’il a perdu, il a abusé de son pouvoir et fait passer la loyauté envers lui-même avant la loyauté envers la Constitution. Et il a fait d’un gros mensonge un article de foi dans le parti républicain MAGA [Make America Great Again, slogan popularisé par Trump – ndlr], la minorité de ce parti. »

Joe Biden a commencé son allocution par l’évocation de l’agression au marteau du mari de Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, au domicile du couple à San Francisco (Californie), par un militant d’extrême droite. « Nous sommes confrontés à un moment décisif, un point d’inflexion,a-t-il déclaré. Nous devons, d’une voix écrasante et unie, parler en tant que pays et dire qu’il n’y a pas de place […] pour l’intimidation des électeurs […] ou la violence politique en Amérique. Qu’elle soit dirigée contre les démocrates ou les républicains. »

Mais la majorité des républicains et celles et ceux qui votent pour eux ne semblent plus en mesure d’entendre ces paroles. L’un des héritages les plus ravageurs du mandat de Donald Trump a été la revendication de « réalités alternatives » qui autorisent toutes les dérives : les faits n’existent plus, les mots sont violentés – tout comme les citoyens·désignés comme des ennemis.

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Rédacteur « La rédaction de Médiapart ». Source (Extraits)