L’Opinion publique : dubitatives envers les médias.

Selon le baromètre Kantar (1) sur la confiance des Français dans les média En janvier dernier, l’Institut a interrogé, en face-à-face à leur domicile, mille Français « représentatifs de la population », comme on dit !

La défiance de l’opinion, qui n’est pas nouvelle, s’amplifie à l’évidence. L’enquête portait notamment sur la couverture des gilets jaunes.

  • 51 %, est « mal » traité par les média
  • 17 % « très mal ».
  • 67 % une dramatisation excessive et « trop de place laissée à des gens qui expriment un point de vue extrême ».
  • Seuls 43 % estiment que les moyens d’information leur ont permis de bien comprendre le mouvement.

Les plus insatisfaits ?

  • Ceux qui s’informent sur Internet (61 %), (les proches de la France insoumise ou du Rassemblement national).

Quant aux « critiques et agressivité » touchant les journalistes pour la couverture des gilets jaunes,

  • 24 % les trouvent justifiées,
  • 39 % ce n’est « pas vraiment justifié »
  • 32 % les condamnent.

Plus généralement, la crédibilité accordée à la télévision, la radio et la presse écrite est en net recul.

  • Chute de 10 points pour la télévision qui obtient son pire score avec 38 % de confiance, score qui tombe encore à 28 % chez les 18/24 ans et chez les employés.
  • La radio reste le média le plus crédible à 50 % mais en chute de 6 points, soit le plus mauvais score depuis 1987.
  • La presse est à 44 % (- 8). 48 % des sondés pensent que « ce qu’on lit dans les journaux n’est sans doute pas tout à fait conforme à la réalité ».
  • Côté télé, cette défiance grimpe à 59 %. « Un aussi grand écart entre la défiance et la confiance envers le petit écran (21 points de différence) n’avait pas été enregistré depuis 2000 ».

Quand on leur demande quel est le support favori pour suivre l’enjeu des gilets jaunes,

  • la télé reste tout de même en tête (63 % pour les journaux des grandes chaînes,
  • 37 % pour les chaînes d’info en continu) ;
  • Facebook fait 25 %,
  • les quotidiens 16 %
  • les sites d’info 15 %.

Le réseau social est le support préféré pour suivre l’actualité chez les 18/24 ans (54 %) ; c’est le cas de 41 % des ouvriers/employés, […]

Une information à deux vitesses

Autre enseignement : « L’information à deux vitesses est déjà là et cela doit alerter », estime Jean-Marie Charon, sociologue des média. Une double fracture est en effet perceptible dans le comportement à l’égard des média.

Une fracture de classe.

Toujours sur la question des gilets jaunes,

  • les moins diplômés se tournent vers la télévision (+ 80 %) ;
  • les cadres choisissent la radio (57 % contre 38 % pour l’ensemble des Français) et les grands quotidiens (31 % contre 17 %).

Une fracture d’âge aussi.

  • Les 18/24 ans sont sur Internet (53 % sur smartphone) ; pour approfondir ils regardent les réseaux sociaux (34 %) et les sites de la presse écrite (31 %).
  • Seul 1 % (!) a l’habitude d’ouvrir un newsmagazine ; ils sont encore moins nombreux (!) à évoquer la radio : en fait aucun jeune sondé ne parle de ce média.

Gérard Streiff. Revue « Cause Commune » n° 11


  1. Le baromètre Kantar pour le journal La Croix est publié chaque année depuis 1987.

Note (qui bien entendu n’engage que celui qui l’a écrit)

Il sera certainement répliqué que ce sondage porte sur des événements bien particuliers. Réflexion parfaitement exact, pourtant les exemples plus récents doit nous incitait à être plus regardant sur les informations distillées par les médias. Nous prenons exemple récent de l’incendie de Rouen, la tuerie du 36 quai des Orfèvres à Paris, et de l’ensemble de la communication qui à suivit, tant par le gouvernement que par les médias s’apparente au plus près, de la communication antérieure sur les gilets jaunes; c’est à dire, un immense cafouillage … comme le sera la narration des réunions publiques provoquées par Macron au sujet de la réforme des retraites. MC

Une réflexion sur “L’Opinion publique : dubitatives envers les médias.

  1. bernarddominik 06/10/2019 / 19h32

    En ce qui me concerne j’ai trouvé que la couverture médiatique du décès de Chirac était un véritable harcèlement. Et le discours politique affligeant

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