Gouvernement. Discriminateur d’infos.

« Nous assistons à une volonté délibérée de nous empêcher de travailler. »

En ce 1er mai 2019, et après pratiquement six mois de contestation sociale permanente avec le mouvement des gilets jaunes, la presse est à bout de souffle. C’est le sens de la tribune publiée par France info au matin d’une nouvelle journée de mobilisation à l’occasion de la fête du Travail.

Signé par plus de 300 journalistes, médias et photographes de presse, le texte fustige « les multiples violences d’État » qu’ils subissent. Des conditions de travail qui se dégradent « De par notre métier de journalistes, nous sommes souvent en première ligne, au cœur de luttes sociales et parfois des confrontations entre les manifestant·e·s et les forces de l’ordre. Nous sommes exposé·e·s, nous le savons et nous l’acceptons », expliquent-ils d’abord, avant de regretter en parallèle la dégradation de leurs conditions de travail.

« Nous constatons que ce n’est pas majoritairement du fait des manifestant·e·s, mais bien largement du comportement des forces de l’ordre elles-mêmes. (…) nous assistons à une volonté délibérée de nous empêcher de travailler, de documenter, de témoigner de ce qu’il se passe pendant les manifestations. » Et d’accuser les forces de l’ordre de multiplier les menaces et les insultes, mais aussi les « tentatives de destruction ou de saisie du matériel, effacement des cartes mémoires, coups de matraque, gazages volontaires et ciblés, tirs tendus de lacrymogènes, tirs de LBD, jets de grenades de désencerclement, etc. »

La France 32e au classement de la liberté de la presse Un constat qui rejoint celui de Reporters sans frontières. Dans son classement mondial de la liberté de la presse, publié le 18 avril dernier, l’ONG notait « un niveau inédit de violences lors des manifestations de gilets jaunes en France, au point que nombre d’équipes de télévision n’osent plus afficher leur logo ni couvrir les manifestations sans être accompagnées de gardes du corps. »

Un baromètre dans lequel la France ne figurait qu’en 32e position. « Un cap répressif a été franchi », poursuit donc la tribune, qui accuse les autorités de laisser la presse face à deux options: « venir et subir une répression physique et ou judiciaire » ou « ne plus venir et ainsi renoncer à la liberté d’information ».

Le texte réclame, enfin, que le gouvernement « prenne les mesures nécessaires pour que les forces de l’ordre cessent de nous harceler et nous laissent travailler librement. »


Paul Guyonnet, Huffington Post. Titre original : « 1er-Mai: Contre les violences policières, la tribune de 300 journalistes ». Source (extrait)


7 réflexions sur “Gouvernement. Discriminateur d’infos.

    • Libres jugements 02/05/2019 / 17h17

      Merci pour avoir pris quelque temps à lire cet article et l’avoir commenté.
      Fraternellement
      Michel

  1. bernarddominik 02/05/2019 / 17h22

    La France au top de la violence policière et de la corruption. Il semble bien que les deux soient liés.

  2. Le Jardin Secrêt De Marguerite 02/05/2019 / 17h25

    ce fut un plaisir de voir que vous avez le courage de dénoncer l’impardonnable..merci 🙂

  3. tatchou92 02/05/2019 / 17h39

    Allons nous vers l’abolition du droit de manifester pacifiquement ? vers la remise en cause du droit d’information ?

    • Libres jugements 02/05/2019 / 17h45

      Mais c’est bien de cela qu’il s’agit Danielle.
      c’est bien la raison pour lequel il ne faut pas laisser passer ce qui s’est passé ce 1er mai 2019
      Avec toute mon amitié
      Michel

  4. jjbey 04/05/2019 / 14h49

    Quant on voie comment le ministre de l’intérieur fabrique de la fausse information en dénonçant l’ »attaque » de la Salpêtrière alors que ses sbires avaient contraint des manifestants à tenter de se réfugier face à leur violence, on se dit qu’heureusement il y a des journalistes pour témoigner et rendre compte de tels agissements. Bâillonner reste la seule issue pour les impuissants.

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