Anorexie : Un réseau pour soigner.

Un réseau de prise en charge des troubles du comportement alimentaire a été mis en place il y a quatre ans dans la région Rhône-Alpes. Il s’organise autour de trois centres de référence et bientôt un quatrième à Grenoble. Il s’adresse notamment aux généralistes, souvent les premiers à accueillir ces personnes en souffrance. Avec une priorité : l’information. (…)

Pathologies difficiles à repérer

Ainsi, une enquête menée dans la Loire fin 2008 a montré que 53% des médecins disent n’avoir aucun patient en cours de traitement. On connaît néanmoins les difficultés qu’il y a à repérer ces pathologies, vécues le plus souvent dans le déni. Le Dr B. Meyrand reconnaît « ne suivre aucune personne anorexique actuellement », tandis que sa consoeur Isabelle Berthouze affirme rencontrer cette pathologie « environ cinq fois par an ». Les deux associés, pourtant, sont tout prêts à entrer dans le réseau, pour être mieux armés face aux patients anorexiques ou boulimiques (…)

Après avoir misé sur l’implication des généralistes, les responsables du réseau pratiquent le plus souvent une inclusion directe des patients dans l’un des centres de référence régionaux… En investissant tout de même dans l’information et la formation des omnipraticiens. Comme l’an dernier, de nouvelles journées et soirées d’informations sont ainsi prévues cet automne dans la Loire. Cela fait partie des attentes des médecins, dont près de 60% reconnaissent avoir des difficultés dans le diagnostic des TCA, selon l’enquête menée dans la Loire. (…)

Améliorer le dépistage

Mais tout le monde n’a pas cette chance, ce qui peut être problématique, notamment au moment du dépistage, mais aussi dans l’adressage à des spécialistes. « L’amélioration du dépistage est l’un des buts premiers de ce réseau, souligne le Dr Jacquin. Et c’est une question particulièrement à vif pour les personnes anorexiques, qui ont souvent tendance à nier leur pathologie ou à la vivre dans le secret. » Pourtant, on estime à 10 % la proportion d’adolescentes concernées par un TCA. (…)

Le Pr F. Lang, psychiatre stéphanois spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire et président du réseau, sait bien que « ce n’est pas évident pour un généraliste de repérer, puis de traiter seul cette pathologie. Elle est très difficile à aborder et à prendre en charge dans la continuité parce qu’il y a une intrication étroite du physique et du psychique. Les manifestations psychiques, en particulier, sont très complexes et souvent déroutantes pour les professionnels. Les patients ont de telles difficultés à investir la vie, le mouvement de la vie… »

(…}  Outre les trois pôles déjà impliqués, le réseau TCA devrait bientôt avoir un référent à Grenoble. (…]

Florence Roux/Pleins Titres – Lu sur le blog du « le Généraliste »