Quelques jours avant la parution du témoignage de la professeure Karine Lacombe accusant l’urgentiste Patrick Pelloux de harcèlement et d’agression sexuelle (10/4), la rédaction de « Paris Match » a reçu un appel d’urgence d’Anne Hommel.
La papesse de la gestion de crise, qui avait piloté la défense de DSK et, plus récemment, celle de Depardieu, avec la tribune de soutien publiée par « Le Figaro » (25/12), a demandé si un article concernant Pelloux était bien dans les tuyaux.
Gagné !
Au « Canard », elle n’en a pas moins assuré, la main sur le coeur, n’avoir « aucun rapport avec cette histoire »ni avec Patrick Pelloux.
Dommage, car il y a une vraie crise.
Le 11 avril 2024, le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (Sihp) a rappelé, dans un mail à 1’urgentiste, que, deux mois plus tôt, le 13 février 2024, il s’était illustré, face à tous les professeurs d’université et praticiens hospitaliers que compte 1’AP-HP, et à Nicolas Revel, son directeur général.
Pelloux avait dénoncé la mise en place d’une cellule consacrée aux violences au travail « avec véhémence et en humiliant la responsable », confie au Palmipède Emmanuel Hay, le président du Sihp.
Ce qui fait évidemment désordre, d’autant que, depuis le témoignage de Lacombe, #Me-Too se réveille à l’hôpital. Les praticiennes hospitalières racontent les agissements passés et récents de certains médecins et le silence de leur hiérarchie.
Dans « La Tribune Dimanche » (14/4), le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, s’en mêle. « Les agressions sexuelles n’ont plus leur place nulle part dans la société, donc y compris à l’hôpital. La prétendue « culture carabine » ne doit pas justifier ce qui est intolérable », a-t-il lancé, avant de prescrire « un travail de fond »pour « mieux prévenir et être aux côtés des victimes ».
Il y a effectivement une crise à gérer !
Article signé des initiales F. R.-G. et L. C. Dessin de Potus. Le Canard enchaîné. 17/04/2024
No comment !..