Le raz de marée de la taxe foncière

La date limite est fixée au 15 avril.

C’est au plus tard ce jour-là que les municipalités doivent faire valider leur budget. Et la facture, pour le contribuable local, s’annonce partout salée, et même parfois pimentée.

Certes, la taxe d’habitation a fini par disparaître pour les résidences principales, à la demande d’Emmanuel Macron. Une économie fiscale pour tous les ménages qui a été mise en place en 2018 et est parvenue à son terme cette année. En revanche, cette taxe est bel et bien maintenue pour les 3,2 millions de résidences secondaires, soit un logement sur dix, selon les dernières statistiques de l’administration fiscale. Les résidences secondaires ne bénéficient d’aucun abattement.

Depuis 2017, les communes où s’applique la taxe pour les logements vacants peuvent voter une majoration de la part de la cotisation de la taxe d’habitation qui leur revient pour les résidences secondaires. Cette augmentation peut être comprise entre 5 et 60 %.

Pour la taxe foncière, qui, elle, concerne tous les propriétaires de résidences principales comme secondaires, une bonne part de la hausse est déjà connue. En octobre dernier, le Parlement, comme le prévoit la législation, a déjà voté la revalorisation annuelle des valeurs locatives : + 7,1 % pour 2023. Un record depuis trente-sept ans…

Ce seront donc déjà 3 milliards d’impôts locaux en plus que tous les propriétaires devront régler cette année. Mais à cette hausse des « bases » va s’ajouter la variation du taux, fixé, lui, par chaque commune. Et, là encore, le résultat, acquis au terme d’un savant calcul, risque de traumatiser le contribuable local. Le record de France est déjà connu : + 52 % à Paris. A Grenoble, ce sera + 25 %, à Metz + 21 %, à Lyon + 9 %, comme l’a calculé « Le Figaro » (20/3).

Avec les mêmes explications : c’est la faute du coût de l’énergie, de l’alimentation qui pèse sur les budgets des cantines scolaires, de l’augmentation importante de la rémunération du personnel municipal et bien évidemment de l’Etat, dont les dotations sont toujours insuffisantes…

La chanson est connue, et rares sont les élus locaux qui renoncent à la pousser.


Article non signé lu dans le Canard enchaîné. 05/04/2023


Une réflexion sur “Le raz de marée de la taxe foncière

  1. bernarddominik 07/04/2023 / 8h38

    Macron n’aime pas les propriétaires fonciers il ne veut que des actionnaires. Donc tout ça est voulu.

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