Municipales : Version 2

Après la promesse du « et de droite, et de gauche », [une formulation n’ayant leurré que les gogos], la vérification du « et de droite, et de droite »

A la suite d’un premier tour décevant pour La République en marche (LR-EM), le second tour des élections municipales est en passe de sonner le glas du « en même temps » vanté par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2017.

Alors que le chef de l’Etat promet de dessiner une politique plus sociale et écologique pour la saison 3 du quinquennat, son mouvement a noué une majorité d’alliances avec la droite pour le scrutin du 28 juin. […] … le parti présidentiel (LR-EM) et Les Républicains (LR) se retrouvent associés sur la scène locale dans plusieurs grandes villes tenues ou gagnables par la gauche, comme Strasbourg, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Tours… […] … le parti [du président] a validé les accords avec la droite à Strasbourg, Bordeaux ou encore à Tours et Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

A Paris, un rapprochement a également eu lieu avec les listes de Rachida Dati dans le 5e arrondissement. De l’autre côté de la balance, en dehors de Nîmes ou Cholet (Maine-et-Loire), les attelages avec la gauche paraissent bien maigres. […] « Partout La République en marche fait alliance avec Les Républicains !, raille le patron du Parti socialiste, Olivier Faure. Voilà un moment de clarification qui était attendu. »

[…] … une confirmation, tant la boussole du macronisme semble irrémédiablement orientée vers la droite depuis le début du quinquennat. Même si leur nombre étonne, ces alliances ne sont qu’un nouvel épisode d’une longue série de rapprochements entre la formation majoritaire et LR depuis trois ans. Un pas de deux d’abord impulsé par les électeurs de droite eux-mêmes. Dès la fin 2017, une partie d’entre eux, séduits par les réformes économiques du chef de l’Etat, à tonalité libérale, ont montré la voie en migrant vers le camp présidentiel.

[…] « Les alliances LRM­-LR ne tombent pas du ciel. Elles s’inscrivent dans une continuité électorale liée à la politique de l’exécutif, analyse le directeur général adjoint de l’IFOP, Frédéric Dabi. Depuis trois ans, on assiste à une convergence de vue très forte entre les sympathisants de LR-EM et de LR sur des réformes emblématiques comme celles du code du travail, de la SNCF, des retraites ou sur l’attente d’ordre et de sécurité au moment des “gilets jaunes”. »

[…] « Alors qu’en 2017, les électeurs de gauche étaient une composante importante de l’électorat du candidat Macron, beaucoup sont partis et, dans le même temps, de nombreux électeurs LR sont venus compenser cette fuite. Après cette recomposition du socle macroniste, seuls 13 % des sympathisants LR-EM se positionnent désormais à gauche, tous les autres au centre et à droite », […]

Confronté à de multiples critiques, le délégué général de LR-EM, Stanislas Guerini, défend la « cohérence » de sa politique. Il souligne avoir mis son veto à un accord global avec Rachida Dati à Paris, ainsi qu’aux alliances passées par les candidats de son parti à Lyon ou Clermont-Ferrand. M. Guerini affirme avoir agi au cas par cas, en distinguant deux droites différentes.

Une de centre droit, compatible ; une plus radicale, infréquentable.


[…] Alexandre Lemarié. Le Monde. Titre original : « Entre LR–EM et la droite, le rapprochement perpétuel ». Source (extrait)


2 réflexions sur “Municipales : Version 2

  1. bernarddominik 11/06/2020 / 11h11

    Il n’y a plus d’argent en caisse, donc une fin de quinquennat plus sociale, est improbable.
    Je m’attend à une hausse de la CSG et de la CRDS, sûrement plus forte pour les retraités, qui [seront] tondus de plus en plus ras, et laissés sans soins en EHPAD, continuent à voter Macron.
    Les municipales, Macron y serait indifférent, s’il n’y avait les sénateurs élus par les maires.
    Lui n’a pas besoin de l’argent des municipalités, il a celui des banquiers, bien plus important et moins risqué que les pots de vin.

    • Libres jugements 11/06/2020 / 16h08

      Tu dis Bernard, « qu’il n’y a plus d’argent en caisse » et que par voie de conséquence toutes améliorations sociales et improbable …
      Comme tout à chacun j’ai bien entendu les différents discours de la Macronie. Disant dans un premier temps qu’il faut éviter toute augmentation de la dette nationale et dès que l’épidémie est apparue l’autre discours du « quoiqu’il en coûte » et de pleuvoir des milliards sur l’État français … alors dire qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses me laisse un peu dubitatif.
      Je n’ai ni la science infuse, ni des oreilles qui traînent dans les couloirs élyséens, juste pour échafauder un scénario possible dès après le remaniement ministériel d’une part et Considérant d’autre part qu’il ne reste qu’à peine 2 ans avant les présidentielles (qui rappelons le entraîne les élections législatives), il semble possible que des efforts sur le pouvoir d’achat soient proposés à la population … même s’ils sont en trompe-l’œil.
      Pour autant j’ai le droit de me tromper dans mon analyse.
      Très amicalement
      Michel

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