Le texte de ce jeune auteur est a connaitre.
Rappelons qu’il y a des millions de miséreux en France qui luttent pour : se loger, manger, s’habiller. Des millions de personnes qui bien que travaillant sont obliger de recourir aux aides d’associations caritatives qui, elles aussi, galèrent financièrement en ne vivant qu’au travers des dons provenant de personnes, justes un peu moins malheureux qu’eux. MC
- Devant le portail vert de son école primaire
On l’reconnaît tout d’suite
Toujours la même dégaine avec son pull en laine
On sait qu’il est instit
Il pleure la fermeture à la rentrée future
De ses deux dernières classes
Il paraît qu’le motif c’est le manque d’effectif
Mais on sait bien c’qui s’passe
- On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d’leurs soucis
- À vouloir regrouper les cantons d’à côté en 30 élèves par salle
- Cette même philosophie qui transforme le pays en un centre commercial
Ça leur a pas suffit qu’on ait plus d’épicerie
Que les médecins se fassent la malle
Y’a plus personne en ville, y’a que les banques qui brillent dans la rue principale
- On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d’leurs soucis
- Qu’il est triste le patelin avec tous ces ronds-points
Qui font tourner les têtes
Qu’il est triste le préau sans les cris des marmots
Les ballons dans les fenêtres
- Même la p’tite boulangère se demande c’qu’elle va faire
De ses bon-becs qui collent
Même la voisine d’en face elle a peur, ça l’angoisse
Ce silence dans l’école
- On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet d’leurs soucis
- Quand dans les plus hautes sphères couloirs du ministère
Les élèves sont des chiffres
Y’a des gens sur l’terrain de la craie plein les mains
Qu’on prend pour des sous-fifres
- Ceux qui ferment les écoles les cravatés du col
Sont bien souvent de ceux
Ceux qui n’verront jamais ni de loin ni de près
Un enfant dans les yeux
- On est les oubliés
La campagne les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leur soucis
- On est troisième couteau
Dernière part du gâteau
La campagne, les paumés
On est les oubliés
- Devant le portail vert de son école primaire
Y’a l’instit du village
Toute sa vie, des gamins
- Leur construire un lendemain
Il doit tourner la page
Saisissant d’humanité ce poème est une merveille de vie face à la technocratie de mort.
Bonjour Michel,
Une très belle tranche de vie qu’il aurai été préférable de ne jamais entendre, mais hélas cette chance est criante de vérité…
Merci Michel pour ce partage chantant, très belle journée à vous 🙂
Merci Michel une fois encore, pour cette beauté, qui mériterait de passer sur les antennes nationales, mais qui risquerait d’être censurée, alors que les expulsions reprennent, que les arrêtés municipaux anti-expulsions de Maires courageux, (dont celle de ma ville) sont systématiquement déférés devant le Tribunal Administratif, au moment où les associations caritatives crient au secours, au moment où on attend les résultats de la cogitation présidentielle…