Bruxelles écologique ?

La loi sur la « sauvegarde de la nature » découlant de l’accord international de Montréal a finalement été votée par le parlement européen le 12 juillet dernier.

Cependant, comme nous l’indiquions ici, il y a quelques semaines, celle-ci a considérablement été amputée sous la pression des droites européennes et de l’extrême droite.

Pourtant, le constat est sans appel : 80 % des habitats naturels sont en mauvais état dans l’Union européenne. Tous les indicateurs concernant la biodiversité sont inquiétants puisque 70% des sols sont en mauvaise santé, 10% des espèces d’abeilles et de papillons risquent de disparaître. Laisser faire, c’est porter un lourd préjudice à la vie humaine et à la production agricole elle-même.

Le texte voté indique bien que l’objectif est de préserver et de restaurer 20% des terres et des mers de l’Union européenne. Mais, il ne contient rien de juridiquement contraignant pour restaurer la biodiversité. Les reculs du texte concernent particulièrement la restauration des écosystèmes agricoles.

Ainsi, les articles visant la restauration des tourbières ou l’augmentation de la part des terres abritant une forte diversité ont été supprimés, comme les propositions initiales de la Commission européenne visant notamment l’amélioration des indicateurs, par exemple ceux sur la présence des papillons et des oiseaux.

De même, les orientations portant sur la restauration des écosystèmes terrestres côtiers et d’eau douce aux horizons 2030 et 2040 ont été enlevées du texte. Par contre, il a été décidé de mieux lier l’articulation entre politique commune des pêches et objectifs de restauration. Un amendement a même été adopté prévoyant des conditions dans lesquelles la loi peut être suspendue.

C’est donc une version minimaliste qui a été adoptée avec seulement 36 voix d’avance avec les votes de la gauche et des écologistes alors que les droites ont refusé de voter ce texte amendé par elles-mêmes.

Contrairement aux idées développées par ces droites, des dispositifs de restauration de la nature ne sont pas opposés à l’activité agricole, mais en sont la condition de long terme. La dégradation des sols et la disparition des abeilles menacent à terme la production agricole.

L’intérêt général commande donc de penser une planification environnementale à moyen et long terme. Celle-ci doit inclure la rémunération correcte du travail paysan et le développement des recherches pour concevoir des pratiques et des produits de substitution aux pesticides. Cela non plus la droite, soutien principal des firmes agrochimiques, ne le veut pas !


Revue La Terre. Source (extraits)


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