Vaut mieux le savoir !

Au sujet de la pilule abortive…

Le 24 juin 2022, la révocation par la Cour suprême des États-Unis de l’arrêt Roe vs Wade, garantissant l’accès à l’avortement pour les femmes au niveau fédéral, a rappelé la fragilité de cette liberté, y compris au-delà des frontières américaines. Devenue une denrée rare outre-Atlantique, la pilule abortive fait aussi face à des problèmes d’approvisionnement en France.

Fin 2022, L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a en effet, été informée de retards de fabrication du misoprostol (la pilule abortive).

Le problème ? Le laboratoire Nordic Pharma, financé par des capitaux américains, est le seul à exploiter les brevets des deux produits à base de misoprostol autorisés en France, Gymiso et MisoOne.

« Il n’y a pas de génériques, ni de produits équivalents, écrit l’OTMeds. Cette concentration de la production rend la chaîne d’approvisionnement vulnérable. Un nombre restreint d’usines et d’exploitants expose encore plus la fabrication et la commercialisation des produits aux menaces et pressions des groupes anti-IVG. »

Dans ce contexte, il paraît absolument fondamental désormais de relocaliser la production de cette pilule en France ou en Europe ». Dans un communiqué publié le 18 avril, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes demande au gouvernement que la France « retrouve rapidement sa souveraineté en matière de production de la pilule abortive ».

Trois ans plus tôt, en pleine pandémie du Covid-19, l’instance avait déjà exhorté les pouvoirs publics à « exercer un vrai contrôle sur [les pilules utilisées pour les IVG], d’avoir des stocks d’au moins quatre mois pour les produits indispensables et de garantir la production des médicaments non rentables en les nationalisant »

En juin 2020, Emmanuel Macron promettait de relocaliser la production de paracétamol. Pourtant en France, il y a plus de quatre cents médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs, c’est-à-dire essentiels pour le pronostic vital et la qualité de vie d’une personne. Le paracétamol a été une sorte de symbole pour montrer que le gouvernement agissait sur ces questions. Mais dans les faits, les problématiques stagnent. »


Maëlys Kapita. Télérama. Source (extraits)


2 réflexions sur “Vaut mieux le savoir !

  1. bernarddominik 25/04/2023 / 8h33

    Macron n’a pas la volonté d’affronter les laboratoires. Il parle c’est tout.

    • Libres jugements 25/04/2023 / 9h38

      J’irai plus loin dans la mesure où la France (manque de volonté de ses gouvernants) est tombée du 11ᵉ rang au 24ᵉ des « pays industrialisés » par la perte, avoir laissé partir, autant d’entreprises industrielles produisant sur le sol français, par le fait de laisser se désindustrialiser des pans entiers d’industries, par le fait de choisir la rentabilité financière avant toute chose. Demain les entreprises françaises ne seront plus que des entreprises d’assemblage de production venant de pays « sous-développés » et encore jusqu’à quel date ? Dans le même temps, alors que l’emploi se restreint (surtout l’emploi professionnel spécialisé), il faut travaillé plus… pour atteindre une retraite de plus en plus atone.
      Amitiés
      Michel

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