Service national universel obligatoire…

… ça se précise !

Tout le monde est suspendu à la décision d’Emmanuel Macron. Le Président doit depuis plusieurs semaines détailler la manière dont il compte étendre le Service national universel (SNU).

Un SNU basé sur le volontariat existe déjà. En 2022, seulement 32 000 adolescents y ont participé, sur les 50 000 attendus. Mais d’ici quelques années, ils pourraient bien être vingt-cinq fois plus nombreux. Car le gouvernement envisage sérieusement de rendre le SNU obligatoire pour tous les élèves en classe de seconde et en première année de CAP, soit 800 000 jeunes par an.

Un séjour de douze jours sur le temps scolaire

C’est en tout cas ce que laisse entendre un document interne au ministère de l’Éducation nationale révélé il y a quelques jours par Politis. Cette note, datée du 2 décembre 2022, détaille la façon dont pourrait fonctionner ce service national imposé. Il consisterait en un séjour de cohésion de douze jours, étalé sur plusieurs mois. Il aurait lieu pendant le temps scolaire, et non plus pendant les vacances.

Les jeunes concernés devraient se rendre par leurs propres moyens à l’emplacement du séjour, forcément situé en dehors de leur département ou de leur région. Le lieu et la date d’affectation seraient eux aussi imposés. Au programme sur place : un lever à 6 h 30 et un coucher à 22 h30, ainsi qu’une levée du drapeau et une Marseillaise quotidiennes. Le document de travail prévoit le port d’une tenue « commune » à tous les participants et l’interdiction du téléphone portable en journée.

Pendant l’ensemble du séjour, les adolescents se verraient dispenser des enseignements par des personnels volontaires de l’Éducation nationale, de l’éducation populaire et des militaires non actifs. Les jeunes les plus motivés verront leur permis de conduire ou leur Bafa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) intégralement financé.

Les Hautes-Alpes et le Var comme départements pilotes ?

La note du ministère de l’Éducation nationale prévoit un déploiement progressif de la nouvelle version du SNU. D’après le Snes-FSU, celui-ci serait mis en place dans six départements pilotes à partir de janvier 2024 : les Hautes-Alpes, les Vosges, le Cher, le Finistère, la Dordogne et le Var, avant une généralisation à l’ensemble du pays en 2026. Ce qui nécessiterait de présenter un projet de loi au Parlement.

La gauche est déjà vent debout contre le projet, tout comme les organisations de jeunesse. Le Snes-FSU critique son coût, estimé à deux milliards d’euros, alors que les enseignants réclament de longue date plus de moyens.

L’Élysée et le cabinet de Sarah El Haïry, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, ont assuré jeudi au Figaro que « rien n’est (encore) décidé ».


Article signé des initiales L.G. le Dauphiné Libéré. 03/03/2023


7 réflexions sur “Service national universel obligatoire…

  1. laurent domergue 05/03/2023 / 8h44

    Et  » Pinocchio  » l’a t-il fait ?!!!

  2. bernarddominik 05/03/2023 / 9h09

    Ce SNU revient mais à quoi sert il réellement. Je reste partisan du « citoyen soldat » donc du service militaire pour tous. Chaque citoyen doit être formé à défendre son pays. Et cette communauté de pensée sur une idée simple mais fondamentale « défendre son pays » rapprochera tous les citoyens et citoyennes de ce pays. Mais il faut supprimer le piston qui permettait aux enfants de hauts fonctionnaires et autres riches ou puissants de faire leur service militaire planqués dans les ministères. L’égalité est indispensable à la fraternité.

    • Libres jugements 05/03/2023 / 11h50

      je précise avant d’aller plus loin que je suis absolument antimilitariste au sens où c’est l’apprentissage d’une tuerie organisée. Par contre ce que je dois reconnaître celle de l’utilité de la rigueur militaire, du respect de chacun et des ordres que l’on trouvait lorsque le service militaire était obligatoire, que le brassage de la population était un vecteur de solidarité et de compréhension mutuelle. L’abrogation du service militaire et d’ailleurs – outre l’aspect financier – inscrit dans la volonté gouvernementale d’une volonté d’opposer les uns contre les autres, de faire régner l’individualisme.
      En ce sens le service national universel civil me semble une très bonne chose à condition qu’il soit pratiqué hors toute ingérence familiale, c’est-à-dire de rouvrir les casernes pour un temps qui pourrait être de six à huit mois.
      Amitiés
      Michel

  3. Anne-Marie 05/03/2023 / 18h56

    « Pour marcher au pas le cerveau est superflu, la moelle épinière suffit. » (Einstein)

    • Libres jugements 06/03/2023 / 12h04

      Chacune, chacun a le droit de ne pas être d’accord avec l’obligation d’un service civil qui peut au mieux « suspendre », au pire interrompre un parcours de formation ou d’études. Par contre, il est possible de se poser la question envers la société en général et son manque de civisme, de respect des êtres humains les uns envers les autres à commencer dans le milieu familial, ce que ne permet pas un encadrement strict et respectueux des règlements, tout comme une vie communautaire avec ses responsabilité collectives et toutes les différences qui existent dans la société.
      Dans ce sens, il me semble qu’un service Civil obligatoire d’une durée de six mois minimum, 12 mois au maximum, pourrait – devrait – améliorer la société En la sortant de l’individualisme au moins dans une tranche d’âge.
      Amitiés
      Michel

  4. Anne-Marie 06/03/2023 / 20h52

    Pour ce qui est du respect de l’autre, E. Macron aurait besoin d’un stage longue durée. 🙂

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