A chacun son cri

Il est des jours ou le temps vous rattrape …

Voilà plusieurs  années, à 10 heures il y a quelques 912 mois, 27 740 jours et 665 760 heures de cela, j’ai expulsé mon premier cri au grand bonheur du peu de gens m’entourant alors dans ce triste hôpital Saint Louis, Paris 10e d’alors et dans ces années de guerre déjà trop longues. Depuis ce temps ce cri m’appartient et mon espoir, mon souci, est de le conserver encore quelques années, n’en déplaise à la faucheuse qui guette.

Ce cri fut prononcé un lundi de Pâques (moi l’athée un comble) en ce début de printemps d’avril 41, jour 13, salle 13, lit 13.

J’ai toujours attaché une importance à cette succession de chiffres treize, s’il est maléfique pour certains, il me fut toujours (jusqu’à maintenant du moins) bénéfique, même primordial dans ma vie et ceux qui m’entourent. Sans jamais l’attendre n’y le provoquer à dessein, il fut toujours le nombre attaché à d’excellents souvenirs à toutes les orientations et pérégrinations de nos parcours communs.

Longtemps me fût l’envie d’être plus vieux de quelques jours, de quelques mois, de quelques années. Une envie qui servira de leitmotiv salutaire, qui boostera une vie professionnelle, fera évoluer favorablement une situation de vie commune partagée agréablement, rien de comparable en tous cas, avec celle dans laquelle mes parents ont toujours vécu, même s’ils n’ont jamais manqué de rien.

« Mourir cela n’est rien, mais vieillir … » a chanté Jacques Brel depuis ses îles des Marquises. Fort justement vieillir n’est pas une mince affaire.

Valide et lucide, c’est une joie même si les rouages sont parfois récalcitrants, la vélocité moins aisée, parfois la nécessité d’appareillages, une veille médicale, un besoin accru de repos, sont les repères du temps passé autant que les rides ou les cheveux grisonnant, tout comme le fait de se rendre plus souvent au cimetière porter en terre des amis ou connaissances que d’assister aux mariages ou baptêmes. Autant d’indices indiquant que l’automne de la vie est votre saison et qu’il ne restera bientôt plus que l’hiver avant le terme final.

Vite profitons de ces journées qui nous restent, de nos enfants, petits enfants, amis, connaissances, des petits oiseaux, des fleurs, des paysages, des minutes,  …


PS : je souhaiterais comptabiliser au moins 1000 mois … bien sûr en capacité de vivre décemment, 83 ans et 4 mois ce doit être possible de nos jours et avec les progrès de la médecine …

2 réflexions sur “A chacun son cri

  1. fanfan la rêveuse 14/04/2017 / 7h28

    Bonjour Michel,
    C’est la vie, comme elle passe vite…Hier encore des enfants…
    Je vous souhaite une aube agréable et douce dans une santé paisible. Mais pour cela je pense qu’il faut avant toute chose, se retourner et comme vous se rendre à l’évidence que cette vie a été bien sympathique. Car la clé n’est-elle pas d’être serein avec soi-même ? !
    Très bon week-end Michel que je vous espère entouré des vôtres 🙂

    • Libre jugement 14/04/2017 / 11h32

      Beaucoup, tout plein, de merci …
      Je ne suis pas pour répandre ma vie qui comme chacun d’entre nous, n’a pas toujours été « un long fleuve tranquille », pourtant elle fut dans l’ensemble très agréable, ou du moins c’est ce que je veux en retenir et ne souhaite qu’elle se prolonge le mieux possible tant qu’il y a loisir de le faire.
      Cordialement, Bonne pâques Françoise.

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