Quelques heures de printemps

Disons-le tout de suite ce film de 2012 traite d’un sujet douloureux : la fin de vie.

Confronté depuis quelques mois, par la force des choses à plusieurs interrogations, ce film m’a interpellé et pour une grande part, je m’y suis trouvé autant au moment de la joute parentale que par la courageuse décision finale évitant l’état de légume assisté. MC

D’abord il est très bien interprété par Hélène Vincent en particulier et Vincent Lindon, les hérauts principaux du film, Emmanuelle Seigner faisant une brève apparition, Olivier Perrier dans le rôle du voisin.

Elle l’énerve avec ses manières de vieille petite souris grise ; il l’exaspère par sa rancœur de vieux garçon aigre. Comme il sort de prison, les voilà contraints de cohabiter. Vivre ensemble, pour eux, c’est l’horreur, mais lorsqu’une dispute les sépare, la vieille dame n’hésite pas à utiliser son chien bien-aimé pour faire revenir le fils envolé…

Il est faible, elle est forte. Comme elle se sait malade et inguérissable, elle a décidé, à défaut d’avoir réussi sa vie, de ne pas rater sa mort. En la provoquant avant l’heure. Le jour dit, elle se rend en Suisse où l’accueillent des spécialistes du « suicide assisté »…

Véritable corrida du sentiment, Quelques heures de printemps est donc une brillante passe d’armes entre deux êtres blessés par la vie, avant que le cinéaste n’évoque le thème de la maladie et du suicide assisté.

Stéphane Brizé filme cette cérémonie funèbre avec pudeur, rigueur, au moyen de plans-séquences discrets, superbes. On ne voit alors que le regard du fils accompagner cette mère mal-aimée, mal aimante, jusqu’à la fin qu’elle s’est choisie…

Affiche "Quelques heures de printemps"

2 réflexions sur “Quelques heures de printemps

  1. fanfan la rêveuse 09/10/2016 / 10h30

    Un sujet effectivement qui n’est pas léger mais il fait partie de la vie. Je suis pour une fin de vie honorable. Pourquoi nous laisser souffrir lorsqu’il n’y a plus d’espoir.
    J’avais été attirée par ce film lors de sa sortie en salle, sans jamais prendre le temps d’aller le voir et je l’ai oublié…
    Merci de me le remémorer Michel !
    🙂

    • Libre jugement - Libres propos 09/10/2016 / 10h39

      Un film qui touchera bien évidemment les personnes concernées de près ou de loin. Qu’elles soient concernées par/pour un de leur proche ou envisagent pour eux, dans le cas ou les premiers symptômes prenant de l’ampleur, amèneraient vers la dépendance et contraintes pour autrui.

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