Séniors et génération Z, partagent…

le sentiment d’isolement social et de solitude

Dans la deuxième édition de son baromètre des relations intergénérationnelles, le Service civique solidarité séniors confronte de nouveau les baby-boomers à la génération Z. Les deux semblent avoir plus de points communs que de différences.

Deux ans après la publication de son premier baromètre des relations intergénérationnelles, le Service civique solidarité séniors souligne une fois de plus dans sa nouvelle édition le poids de l’isolement social à tous les âges.

« 33% des baby-boomers déclarent aujourd’hui être isolés (ils étaient 41% en 2022), contre 58% des 16-25 ans (ils étaient 65% en 2022).

Parmi ces deux populations, les 21-25 ans paraissent les plus touchés : ils sont 62% à indiquer souffrir d’isolement.

Et côté séniors, les jeunes retraités (65-69 ans) sont 39% à partager ce sentiment« , rapporte le service civique. Certes les statistiques sont en diminution mais le sentiment de solitude demeure important.

L’intergénération en garant social

Autre point commun, les baby-boomers et jeunes de la génération Z, tels qu’identifiés dans le baromètre, déclarent avoir envie de passer du temps ensemble.

Les auteurs ajoutent que selon les deux échantillons interrogés, « le renforcement des liens entre les générations permet d’éviter la dégradation de la santé mentale des séniors (pour 90% des jeunes et 93% des séniors) et de lutter contre leur isolement (96% des séniors, contre 88% des jeunes) ».
Ils évoquent aussi des avantages pour la santé physique.
Globalement, « le renforcement des relations entre jeunes et séniors participe à la lutte contre les préjugés associés au vieillissement pour la majorité des jeunes et des séniors (pour respectivement 87% et 96% d’entre eux)« .

Toujours des freins

En ce qui concerne les freins à la relation intergénérationnelle, jeunes et âgés n’affichent pas les mêmes priorités. Les premiers parlent essentiellement d’un manque de temps (pour 50% des interrogés) quand les seconds soulignent des centres d’intérêt trop différents (à 43%).

Les deux partagent le fait de se sentir utiles à la société pour 64% des séniors et 55% des jeunes. La première raison qu’ils mentionnent est « le soutien apporté aux proches (pour 58% des séniors et 51% des jeunes) ».

En conclusion, le service civique partage le regard du sociologue Serge Guérin sur les résultats du baromètre. Ce dernier retient notamment que « le désir d’intergénération se porte bien, mais les liens sociaux beaucoup moins« .

Il remarque « qu’aujourd’hui l’intergénération se conjugue sur le mode de la réciprocité. C’est un levier qui contribue au bien vieillir par l’écoute, la valorisation des jeunes comme des séniors, le soutien concret aux aînés fragilisés et la lutte contre l’isolement« . Chacun pouvant apporter à l’autre.

Le sociologue reste optimiste pour l’avenir retenant aussi que « dans une société de communication qui parfois ne sait plus permettre l’écoute […] la simple attention à l’autre est citée par 42% des séniors et même 49% des jeunes« .



Lydie Watremetz. Hospimedia. 06/05/2024


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