A croire qu’on lui en veut !

Mouais, encore Dati mais cette fois dans son exercice le ministre de la Culture…

Il n’aura fallu que deux mois et demi à Rachida Dati pour changer d’avis.

Le 31 janvier 2024, la nouvelle ministre de la Culture trompetait qu’elle avait trouvé « la » solution miracle pour sauver, à Paris, le pavillon des Sources de l’Institut Curie, menacé de démolition. Il allait juste être « déplacé de quelques mètres » et remonté « pierre par pierre ». Une fois réaménagé à la sauce Dati, ce bâtiment peu remarquable mais historique — où a travaillé Marie Curie — était censé ne plus gêner la future extension de cette institution spécialisée dans la lutte contre le cancer.

Mais, le 15 avril, la ministre a enclenché subito la marche arrière. Ce jour-là, un communiqué annonçait qu’il n’était plus question de bouger le pavillon qui « restera [it] à son emplacement initial ». Entre-temps, les services de la Rue de Valois avaient dû se rendre à l’évidence : le démontage promis par Dati n’était qu’une farce irréalisable.

Comme l’avait alors souligné « Le Canard », l’édifice est, en effet, constitué de briques jaunes ultra-friables impossibles à décoller sous peine de se retrouver avec un tas de gravats. Stéphane Bern, alias « Monsieur Patrimoine », avait alors qualifié de « fake » et d’« enfumage » les propos de la ministre…

Avec un certain talent, celle-ci a trouvé le moyen de se fourrer dans un autre guêpier.

En visite au château de Dampierre (Yvelines), restauré par l’homme d’affaires Franky Mulliez, Dati s’est attaquée à l’archéologie préventive. « Il ne faut pas faire des fouilles pour se faire plaisir… ou alors on ne fait pas payer, a-t-elle lancé. Je préfère mettre de l’argent dans la restauration du patrimoine plutôt que de creuser un trou pour creuser un trou » (« Le Parisien », 4/4).

Cette sortie a mis en pétard les archéologues. Mais elle ne doit rien au hasard. Elle fait suite au lobbying des bétonneurs et de certains élus, qui râlent contre les opérations de fouilles préventives qu’ils sont obligés de financer.

Celles-ci ne concernent pourtant qu’un quart des zones mises en chantier et se limitent souvent à de petites surfaces.

L’intervention des archéologues est également accusée de retarder les chantiers, voire de bouleverser les projets des aménageurs, en cas de découvertes majeures.

Alors qu’il suffit d’un bon coup de bulldozer pour tout faire disparaître…


Hervé Liffran. Le Canard enchaîné. 17/04/2024


Une réflexion sur “A croire qu’on lui en veut !

  1. bernarddominik 22/04/2024 / 9h09

    Dati est une catastrophe ambulante, elle fait partie de la chute de Macron dans l’opinion publique. Peu de présidents ont fini autant détestés et pourtant il a été élu, avec 20%.

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