L’œil de Mosco.

Quand Pierre Moscovici — président du Haut Conseil des finances publiques — tire à boulets rouges sur la mauvaise gestion des finances publiques par le gouvernement, il faut l’écouter.

Cette gestion, estime le Haut Conseil dans un avis publié le 17 avril 2024, « manque de crédibilité ». La trajectoire budgétaire qu’il présente « manque de cohérence », et son plan d’économies est « lacunaire ».

Celui qui dresse ce sévère réquisitoire sait de quoi il parle. Lorsqu’il était ministre de l’Économie de Hollande, il avait pris en pleine poire, en novembre 2013, une dégradation d’un cran de la part de l’agence de notation US Standard & Poor’s.

Quelques mois plus tard, en janvier 2014, sa collègue Moody’s n’accordait, elle, pas grande confia ce à Moscovici pour redresser les finances publiques. « Des quantités de détails manquent » à sa politique (une politique « lacunaire » ?), notait-elle.

Soulignant le « risque permanent » de voir la France manquer ses objectifs budgétaires — un « manque de cohérence », en quelque sorte ? Elle doutait aussi fortement que la dette, alors à 95,1 % du PIB, baisse, comme promis par Moscovici, à partir de 2015.

Effectivement : elle est remontée, cette année-là à 95,6 % et n’est plus jamais redescendue depuis.

Pas de doute, pour ce qui est du « manque de crédibilité » que Moscovici reproche à Le Maire, il sait de quoi il parle.


Article signé des initiales H. M. Le Canard enchaîné. 24/04/2024


2 réflexions sur “L’œil de Mosco.

  1. Pat 30/04/2024 / 19h29

    C’est de bonne guerre.

    • tatchou92 30/04/2024 / 23h22

      onn aimerait mieux ne pas trinquer, ne pas en faire les frais

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