... le chauvinisme allié à l’exaspérante sanctuarisation de la « vedette » de salon, c’est pénible !
On a tous fait l’expérience, au moins une fois dans notre vie de sportif en mode canapé, de suivre un match de foot d’une équipe française sur une chaîne… française.
En l’occurrence, c’était plus que pénible d’écouter les supporters, pardon, les commentateurs, s’extasier devant ce génialissime PSG marchant sur le Barça quand ils auraient pu, en toute honnêteté, admettre que l’expulsion, certes justifiée, d’Araujo avait totalement modifié la physionomie de ce match qui était plus que bien parti pour les Espagnols.
Comme il était irritant d’assister à la joie bien trop démonstrative de Kilian Mbappé après son pénalty, lui qui a été plutôt transparent sur la double confrontation.
Comme il était navrant de lire que « L’Équipe » a attribué un 8 à la star, soit la même note que Bradley Barcola, qui, pour le coup, a véritablement pesé sur ce match et qui a été décisif, lui.
Un pénalty a donc suffi aux médias français pour oublier qu’ils lui étaient tombés dessus, une petite semaine plus tôt.
Billet d’humeur de Christophe Spahr, responsable des sports, paru dans le quotidien Le Nouvelliste du 23 avril 2024
Le foot et de manière générale le sport est devenu un spectacle comme à Rome: il donne un exutoire au peuple, pour mieux l’endormir
Depuis que le pognon roi ruisselle dans les grands clubs il en est ainsi..
mais cela n’a pas toujours été le cas : je pense au Club de SEDAN qui a évolué en 1ere division, vainqueur de 2 coupes de France, perdant en finale la 3ème, au second tour contre Rennes en 1965 ou 66..j’avais assisté à la 1ère finale, mais travaillait pour le second, nous étions venus dans un train spécial.. il n’y avait pas de prolongation avec tirs au but, le match se rejouait..
Le Président du Club, Monsieur Laurent, possédait une manufacture de tissus qui fabriquait « le drap de Sedan » réputé..
Les joueurs pros des années 1960 travaillaient le matin à mi temps dans l’usine, s’entrainaient l’après midi avec Louis DUGAUGUEZ, grand entraineur : le nouveau stade de la ville porte son nom.
Il y avait une belle équipe, dont Roger LEMERRE, HERBIN, FULGENZY, Zacharie NOAH…papa de Yannick né à Sedan.
Le stade de Reims était présidé par un propriétaire dans le vignoble champenois,
Saint Etienne dans le giron de Manufrance, puis de Casino..
et les petits clubs de province vivent avec une maigre subvention municipale, s’entrainent et jouent sur le terrain de la ville, ou du village..il faut trouver un partenaire pour la pub sur les maillots, shorts, chaussettes..
– je me souviens que mon beau père, maire du village, avait avec son Conseil acheté un terrain, monté un local pour les douches, le vestiaire, et accessoirement la buvette tenue par les épouses ou mères, ma belle mère entretenait les maillots, shorts, les familles assistaient aux matchs, une équipe de jeunes s’était montée, et les pères emmenaient les garçons en compétition. Le village vivait..
-Aujourd’hui, c’est la Qatar, qui domine.. les stades de foot portent le nom du sponsor..
mais le Ministère de La Jeunesse et des Sports est famélique, une part ridicule du budget national, alors que le sport est facteur d’émancipation, vecteur de bien être et d’éducation.. Je n’ai pas oublié les paroles de Madame Marie George BUFFET, Ministre de la Jeunesse et des Sports de 1997 à 2002..
(je ne parle pas des sommes investies pour la réussite de JOP2024, ni des constructions rendues nécessaires et qui profiteront à un département défavorisé)