Prose-poème-suite (Lien) qui peut être vous a désorienté par son rythme saccadé, son phrasé, pourtant, prenez la peine de lire ce court extrait évocateur. MC
Tenir le cap sur ses horizons invisibles, solstices internes vite fait, secoués bien des abîmés, s’apprêtant à disparaître (vitesse ogresse des journées) pourtant piliers, axes, debout.
Tenir entre pouce et index à deux cent quatre-vingt-dix jours de l’arrivée, planète Terre, tenir une miette, une feuille d’arbre, au une image de dinosaures, tenir deux doigts avec une force, bientôt debout.
Tenir, sourire devant colère et par-dessus les abattements, fatigues, frayeurs, humeurs de grêle, tenir sourire envers et contre tout, tenir sourire pas faussaire, milieu de toutes les pluies, debout.
Tenir à l’œil les prédateurs mangeurs de roses et de matins, rester au bord des grands débats lâcher force ni candeur, paumes ouvertes ou poings serrés brinquebalés et ne s’endorment pas debout.
Tenir la joie comme sa droite et traversant forêt d’aiguilles sans boîtier ni périphérique, faut-il céder au désarroi, partir chercher secours dehors au risque de tomber, debout.
Tenir pleine mer le gouvernail gros temps à chavirer les jours, les livres, les familles à mains nues serrées sur des vagues inépuisables, poissons d’avril, trois dans le dos, nageant, debout
Tenir la mer bâbord, tribord de plein fouet, les deux côtés de l’horizon font plusieurs vagues dans le ventre terres disparues bateaux, huis clos entre des hommes sans leurs mères vigilants, seuls pas consoler, de dos, debout
Albane Gellé. Recueil « Si je suis de ce monde ». Ed. Cheyne (07320 Devesset).
Une réflexion sur “Tenir – suite”