Élections : Candidates-candidats et les événements d’Ukraine.

Le débat sur les élections présidentielles ne volait déjà pas bien haut, et ce n’est pas près de s’arranger…

Les bombes frappent Kiev et, par ricochet, impriment et compriment le temps dédié à l’élection présidentielle. La France livre désormais du matériel militaire aux Ukrainiens, mais le conflit, lui, fournit des armes politiques aux candidats pour cogner sur leurs rivaux.

Au centre de ces attaques :

Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la FI est accusé par le PS et les écologistes, favorables à l’Otan, de prétendues affinités pro-Kremlin. Ces derniers ressortent ses déclarations de février 2016 sur le rôle russe en Syrie, quand l’insoumis se félicitait que Moscou « règle le problème Daech », alors que les bombes russes visaient autant les terroristes que l’opposition syrienne.

« Nombre de responsables politiques ont été complaisants, parfois par intérêt, parfois par naïveté, avec Poutine. Nous, les écologistes, n’avons pas d’ambiguïté, et nous ne découvrons pas soudain que c’est un dictateur brutal », a taclé Yannick Jadot, renvoyant de fait dos à dos la FI et l’extrême droite, en marge du rassemblement pour l’Ukraine à Paris, le 26 février.

Chez EELV, Sandrine Rousseau s’est aussi fait remarquer par sa surenchère outrancière, invitant, outre l’Ukraine, la Finlande et la Suède à intégrer l’Otan, ce qui signifierait peu ou prou étendre le conflit à la Baltique.

Anne Hidalgo a, elle, évoqué, le même jour à Bordeaux, Jean-Luc Mélenchon et son « discours anti-européen prétendument de gauche qui a alimenté le désarmement face au danger de Poutine en présentant nos adversaires comme des victimes et les victimes comme des adversaires ».

Rare voix dissonante au PS, celle de Ségolène Royal, qualifiant de « consternants » les propos d’Hidalgo et Jadot : « Ils cherchent à se sauver en prenant la posture de va-t-en-guerre pour faire parler piteusement d’eux et faire chef. »

Les socialistes accusent aussi le groupe FI de s’être abstenu lors du vote du Parlement européen, le 16 février 2022, afin d’octroyer une aide macroéconomique de 1,2 milliard d’euros à Kiev. La FI explique ce vote en rappelant que cette aide était conditionnée à la bonne application de règles d’austérité, fixées par le FMI.

Valérie Pécresse s’est jointe aux concerts de critiques, même si ses attaques visaient surtout ses adversaires à l’extrême droite, Éric Zemmour et Marine Le Pen.

LR lui-même était accusé de proximité avec le Kremlin via la participation de François Fillon au conseil d’administration d’un pétrolier russe, mais le candidat malheureux de 2017 a fini par en démissionner. Soulagement rue de Vaugirard

À noter que Fabien Roussel, qui défend une doctrine de non-alignement et de distance vis-à-vis de l’Otan, est épargné par les critiques.


Cyprien Caddeo – L’Humanité – Source (Extraits)


5 réflexions sur “Élections : Candidates-candidats et les événements d’Ukraine.

  1. bernarddominik 28/02/2022 / 17h43

    Avoir l’Ukraine dans l’UE ou l’otan c’est multiplier les risques de conflit avec la Russie qui ne reconnaît pas sa frontière avec l’Ukraine, contestations souvent légitimes, il ne faut pas oublier non plus les groupes armés néo nazis qui prolifèrent en Ukraine avec l’aval de Zelensky. Mélenchon avait tout à fait raison de signaler l’absurdité de certaines frontières issues du stalinisme. Quant à Sandrine Rousseau c’est une folle dingue.

  2. luc nemeth 02/03/2022 / 10h40

    ah bon ? Alors comme ça, il y a des « groupes armés néo nazis qui prolifèrent en Ukraine avec l’aval de Zelensky » ? Bigre…

    • Libres jugements 02/03/2022 / 12h22

      Malheureusement Luc au niveau de l’Information en provenance d’Ukraine, sauf d’avoir – et encore – une parenté résident dans ce pays, il est bien difficile de démêler le vrai du faux.
      Tout en essayant de croiser le mieux possible les informations, force est de reconnaître qu’elles sont variables en fonction de la personne qui les diffuse.
      D’autre part, les sources journalistiques en provenance de Russie tant officielles que celles relatant la réaction du peuple russe devant cette nouvelle guerre de Poutine, est extrêmement censurée et celles issues de reportages d’Ukraine, de Biélorussie, Roumanie, Pologne comme de l’Union Européenne, de Macrounet ou Le Drian sont uniquement à charge. Quant aux USA après avoir apporté toute l’huile nécessaire sur le feu, aurait tendance à se défausser.
      Enfin, cela fait les affaires de notre généralissime en chef… maintenant il est pratiquement inutile qu’il annonce sa candidature au renouvellement de la présidence ma bonne dame, mon bon monsieur… Ça va de soit… qui, voulez-vous… ou qui, voyez-vous de plus capable, hein,….
      Amitiés
      Michel

  3. luc 03/03/2022 / 15h25

    il a bien de la chance, notre généralissime en chef, que personne en l’état actuel ne lui mette le nez dedans. Car enfin si personne ne lui demandait d’attaquer la Russie au cas où il serait élu, en 2017, la flagornerie dont il a d’emblée fait preuve envers celui auquel il déroula le tapis… rouge au château de Versailles a certainement été perçue comme un encouragement par son visiteur

    • Libres jugements 03/03/2022 / 17h32

      Bravo bonne mémoire.
      Amitiés
      Michel

Les commentaires sont fermés.