Hidalgo ollé, ollé !

Décidément, son voyage à Tahiti pour aller inspecter la vague ou, plutôt, les infrastructures de surf pour les Jeux de Paris 2024 sur le site mythique de Teahupoo aura tourné à l’épreuve (olympique) pour Anne Hidalgo !

Non seulement elle n’y est pas allée et elle a viré de bord sur les raisons de son absence, mais elle n’avait en fait aucune raison de s’y rendre ! Le tout en laissant croire qu’elle faisait du vélo à Paris… Du grand sport.

Retour sur cette double médaille d’or de com’ acrobatique et de brasse coulée désynchronisée avec son équipe. Comme « Le Canard » le racontait dès le 18 octobre 2023, Hidalgo, pour ce lointain périple qui l’a menée à Nouméa le 16 octobre, à Papeete le 20 et à Raiatea le 22, pour des vacances en famille a boudé la Coupe internationale de rugby fauteuil, prélude aux Jeux paralympiques de 2024.

Or rien ne justifiait administrativement qu’elle inspecte le site de Teahupoo, dans la mesure où son aménagement est temporaire et, à ce titre, ne relève pas de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), qui est bien présidée par Hidalgo mais qui ne construit que du dur et du définitif — comme son nom l’indique.

Le site de surf relève directement du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo), présidé par Tony Estanguet, qui est allé le visiter il y a deux mois en compagnie de la ministre des Sports… Rien n’urgeait donc.

Ironie de l’histoire, c’est précisément le caractère temporaire ou non de l’aménagement qui fait des vagues localement et qui semble avoir dissuadé Hidalgo de se rendre sur place le 21 octobre, six jours après une manif houleuse.

En cause : l’implantation sur le récif corallien d’une tour d’arbitrage en alu, censée être démontable, comme l’actuelle tour en bois, mais qui implique la pose d’un poteau permanent, de plots de béton et d’une canalisation sur la barrière de corail, risquant de la fragiliser, voire de compromettre la pêche, ou même de faire disparaître la fameuse vague, selon les associa­tions locales, les riverains et les surfeurs…

La manif a donc servi de prétexte pour reporter la visite d’Hidalgo au lendemain 22, et la maire a délégué à sa place son adjoint aux sports, Pierre Rabadan, pour ne pas faire plus de bulles, a expliqué son cabinet au « Parisien » (4/11). Mais ledit Rabadan surfe sur plusieurs versions.

Dans une interview publiée le lendemain par le même « Parisien » (5/11), il explique que Hidalgo a préféré ne pas changer son billet du 22 octobre à destination de Raiatea, à 45 minutes de vol, où elle a rejoint sa fille et sa famille pour deux semaines de vacances privées.

Même revirement d’un jour à l’autre sur la prise en charge de son billet de retour Papeete-Paris, qui aurait été finalement acquitté par elle…

Revenue dans la capitale ce dimanche 5 novembre via la compagnie low cost French Bee, Hidalgo a fait savoir que le voyage de sa délégation de six personnes avait coûté 59 500 euros, dont 41 000 euros de billets d’avion. Sans donner le moindre détail sur le coût qui lui est imputable ou sur la part qu’elle a finalement payée de sa poche.

Passée presque inaperçue dans les médias locaux, Hidalgo s’est gardée de mettre la moindre photo de son périple sur les réseaux sociaux. « [Ce voyage] aurait pu apparaître comme décalé au regard du contexte international et national dramatique, reconnaît Rabadan dans son interview. On ne voulait rien cacher. On voulait éviter les polémiques entretenues notamment par la droite parisienne. » Bien joué !

Sur Instagram a été publiée, le 19 octobre, une vidéo d’Hidalgo pédalant sur les quais de Paris, avec ce commentaire : « Quand les rayons de soleil sont de retour, à Paris c’est à vélo qu’on les savoure. » Alors qu’elle était ce jour-là en Nouvelle-Calédonie à plus de 16 000 km…

« Lemonde.fr » (6/11), qui a levé ce dernier lièvre, pointe « une communication d’autant plus opaque, voire trompeuse, que l’agenda officiel d’Anne Hidalgo n’est jamais rendu public ».

Au « Canard » qui s’émouvait, dès le 16 octobre, de cet agenda perpétuellement occulté, l’attaché de presse d’Hidalgo avait affirmé que son voyage durerait « une semaine » et non trois.

Encore un record de bonne foi !


David Fontaine. Dessin de Kiro. Le Canard enchaîné. 08/11/2023


Une réflexion sur “Hidalgo ollé, ollé !

  1. christinenovalarue 15/11/2023 / 19h19

    Et elle pensait que ça passerait  »crème », elle nous prend pour des imbéciles heureux

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