L’obligation au 1ᵉʳ janvier 2024

La Loi Agec [1] de 2020 prévoit de généraliser à la source le tri des restes de cuisine, ces déchets organiques à composter pour produire du fertilisant ou du biogaz. Cette mesure concerne déjà les professionnels.

Tous les ménages français devront à leur tour s’y mettre à partir du lei janvier 2024, ce qui représente 83 kilos de biodéchets par personne et par an et un tiers des ordures ménagères, selon l’Ademe [2].

Dois-je m’équiper d’un composteur ?

En pratique, rien n’oblige à avoir chez soi un composteur dès lors que l’on s’organise pour déposer ses détritus dans un bac prévu à cet effet. Voilà qui, pour les communes et les agglomérations, implique de proposer des solutions aux particuliers avec des consignes claires.

Puis-je être verbalisé si je ne fais rien ?

Encore faut-il que les collectivités mettent en place des solutions de tri accessibles. L’obligation repose surtout sur ces dernières. Toutefois, une amende (35 € et 75 € avec majoration) peut s’appliquer aux particuliers, comme c’est déjà le cas si, entre le carton et le verre, par exemple, on se trompe de poubelle…

Comment procéder dans les grandes villes ?

Les zones très urbanisées se tournent majoritairement vers la mise en place de points d’apport volontaire (PAV), de simples poubelles de collecte de biodéchets. Plusieurs fois par semaine, une entreprise spécialisée se chargera de les ramasser et de les transformer. Ceux qui veulent profiter de leur compost pour alimenter leur balcon, leur jardin ou un potager solidaire, par exemple, devront choisir un équipement individuel ou partagé, sachant qu’un composteur doit être posé à même la terre, les micro-organismes qui y sont présents se chargeant de décomposer les déchets que l’on y dépose. Aussi les villes s’organisent-elles: formation et distribution de composteurs gratuits ou subventions pour l’achat de matériel, ambassadeurs du tri, mais aussi composteurs collectifs dans les jardins publics ou au pied des immeubles avec l’accord des bailleurs ou des syndics.

C’est quoi un composteur partagé ? Le plus souvent encadré par une association de quartier et géré par des volontaires, ce bac à compost profite à ceux qui y participent. Pour qu’un quidam non informé ne vienne pas jeter des bouteilles, les bacs peuvent parfois être fermés avec un cadenas, dont seuls les adhérents ont la clé ou le code. Chacun peut ainsi se servir de compost mûr pour ses plantes comme pour le jardin partagé voisin, par exemple. Au-delà du geste écologique, cette action collective crée du lien social… A consulter : la carte des sites sur reseaucompost.org.

Puis-je installer un équipement individuel dans ma cuisine ?

Il s’agira dans ce cas d’un lombricomposteur, un modèle compact en vente dans le commerce ou parfois distribué par les mairies. Il se place hors-sol, éventuellement sur le balcon, et transforme les biodéchets sous l’action des vers fournis avec l’appareil. Il est plus exigeant que le composteur. On évite, par exemple, l’ail et l’oignon vermifuges, les corps gras, les peaux d’agrumes, trop acides… Mais, en plus du terreau à récupérer en quatre à cinq mois, il fournit toute l’année un engrais liquide (au robinet) pour arroser les plantes.

Comment organiser mon tri a la maison ?

S’il s’agit d’alimenter un bac de collecte à côté de chez soi ou un compost partagé, il est recommandé de collecter ses déchets dans un petit seau muni d’un couvercle et d’en vider le contenu tous les deux ou trois jours pour éviter les moucherons et les odeurs chez soi.

Est-ce que cela sent mauvais ?

Un compost ou un lombricompost doit sentir la forêt, les champignons et l’humus. S’il sent mauvais, c’est qu’il faut l’aérer. Ainsi, on le brasse pour lui donner de l’oxy­gène et l’on y ajoute des brindilles, des feuilles, en mélan­geant les matières. Le sec (bois broyés, feuilles mortes, coquilles et boîtes d’ceufs…) doit, en surface, recouvrir l’humide, un couvercle refermant le tout.

Que peut-on mettre dans le bac ?

On entend souvent des consignes contradictoires… En résumé : tout ce qui est issu du vivant peut se composter, y compris papier et carton. Toutefois, les morceaux de pain se décomposent mal, fermentent et peuvent attirer les rongeurs, comme les restes cuisinés (sauces, viandes et poissons). Les pommes de terre et leurs épluchures pourraient aussi, dit-on, contaminer le terreau. La liste des matières dépend en réalité de la gestion et de la maîtrise du compostage selon les volumes. Le plus simple est de s’en tenir au mode d’emploi fourni avec l’appareil chez soi et, ailleurs, aux consignes édictées par les collectivités.


Christine Vilnet. Version Femina – Le Dauphiné Libéré 12/11/2023


  1. Anti-gaspillage pour une économie circulaire.
  2. Agence de la transition écologique. Merci à Jean-Jacques Fasquel, coordinateur national du réseau Compost in situ, auteur de Composter en ville, Rustica.

4 réflexions sur “L’obligation au 1ᵉʳ janvier 2024

  1. marie des vignes 13/11/2023 / 13h16

    Bonjour Michel, chez nous le passage porte à porte est fini, on doit mener nos sacs poubelles à un endroit désigné (pour nous cela fait exactement 1800 mètres ) donc où on y va tous les jours à pies en traînant son sac poubelle + le sac pour les cartons emballages cartons et cie (ce dernier , ancien sac jaune , doit être vider un par un dans le bac) et ce qui me met en colère c’est qu’avant on triait les papiers journaux et magazines et il y avait une benne juste pour cela , maintenant que nenni, on mélange tout ! donc les journaux ne seront plus recyclés, d’autre part d’ici 2024 (c’est bientôt) on aura une clé pour déverrouiller les bennes et on a droit à 30 sacs par an et après on payera à chaque dépassement, c’est ubuesque, infaisable, que font les « vieux » à la campagne quand ils ne conduisent plus, et bien sûr ne peuvent plus marcher? c’est simplement une honte! bon après-midi amicalement MTH

    • Jean-Marc Feldman 13/11/2023 / 18h37

      Les vieux demandent aux voisins. Ça s’appelle la solidarité.😃

  2. Pat 13/11/2023 / 18h47

    Du grand n’importe quoi ! Personne n’est fichu de dire ce qu’il faut mettre au compost. J’ai un composteur depuis plus de 10 ans et on me dit aujourd’hui que je peux y mettre du fromage, des os même ! Quand on voit le temps que ça met à se décomposer… et les gens n’arrivent déjà pas à trier correctement les cartons, plastiques… qu’ils jettent avec les épluchures et chez nous on nous distribue des sacs oranges pour les déchets organiques à retirer à la mairie ! Comme si les gens allaient y aller !

    • Libres jugements 14/11/2023 / 14h23

      Les décisions gouvernementales concernant l’écologie tentent de faire illusion auprès de la population.
      C’est devenue une affaire de communication : « voyez nous sommes à votre écoute Mesdames et Messieurs, nous faisons tout pour l’écologie ».
      Dans le même temps les industriels et fabricants n’ont aucune interdiction concernant la multiplication des emballages, voir les sur-emballages et même quelquefois les sur-sur-sur-emballages qui, après vos achats, en rentrant chez vous, garnissent à eu seul une poubelle.

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