Anne-Marie, le jour de tes 16 ans,
Souviens-toi que tu es né sous les bombes, mon enfant.
Oui, souviens-toi, Marie, que tu naquis pendant l’abominable guerre
Sous les courtines de la terreur
Sur un sommier de chair saigneuse.
Souviens t’en, Marie au nom de mère,
De pleureuse qui prend mesure de son fils
En allongeant son corps troué sur ses genoux ;
Souviens t’en, souviens t’en le jour de tes 16 ans
Et n’oublie jamais,
Qu’il ait toujours du pain dans ta balance
Pour annuler le sang, le désastre, la honte et l’injustice
Qui vers le bas, si lourdement, tire le monde.
Anne-Marie née sous les bombes
avec ce nom de mère, avec ce nom d’amour,
avec ce nom de paix et de perpétuité.
Souviens t’en, souviens t’en
Quand tu iras dans les autres mondes, en week-end,
Et que je serai mort depuis longtemps.
Ces étoiles, là-haut, ressemblent aux mitrailles
Qui crevaient les plafonds la nuit de ta naissance.
Retiens de pleuvoir sur l’homme des labours et des garages,
Des usines et des fumées,
Toujours les mêmes, mon enfant,
Dans le chef-d’œuvre si vulnérable de sa peau,
Dans le miracle de sa pensée à chaque instant sauvé des eaux.
Soit tout amour, Marie, toi qui naquis pendant l’abominable guerre.
Jean Rousselot. Titre original : « Pour les 16 ans d’Anne-Marie »
Bonjour Michel, c’est un magnifique poème
Bonne journée
Amitiés
MTH
Bonjour et merci pour ton commentaire. Ce poème était composé après la guerre ne 40 45.
Il colle tellement à l’actualité que je me suis permis de le faire connaître à toutes et tous.
Amitiés
Michel
Comme il est juste de rappeler que l’on n’apprend toujours rien du passé !
Merci Laurent, de confirmer le ressentiment de beaucoup…
Amitiés
Michel
On ne le répéteras jamais assez !
Bien d’accord avec toi Laurent.
Toutefois, ce rappel ne devrait pas venir uniquement d’un vioque comme moi, mais relayé par de bien plus jeune…
Amitiés
Michel