… faut q’ça s’sache… Euh, Ouai, Bon…
Darmanin immigre à gauche…
A cinq jours de l’examen par le Sénat du projet de loi sur l’immigration, le débat se focalise plus que jamais sur l’article 3, relatif à la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Ce n’est pourtant qui « un article sur 48 », relativise Darmanin. Mais c’est celui de tous les dangers : LR n’en veut pas et menace de voter contre le texte s’il est maintenu ; l’aile gauche de la majorité y tient au contraire mordicus.
Nouveauté depuis la semaine dernière : Borne et Darmanin jouent à fronts renversés.
La Première ministre a assuré lors d’un dîner avec Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, qu’elle ne tenait pas plus que ça à l’article 3, que c’était une idée de ses deux ministres Gérald Darmanin et Olivier Dussopt. Selon elle, confier aux préfets un « pouvoir discrétionnaire » suffirait. Le ministre de l’Intérieur, lui, tient à cet article. D’abord, il n’était « pas au courant » de ce dîner, il n’en a « pas eu de retour » et « la Première ministre a dit que ses propos rapportés n’étaient pas exacts. Dont acte », confie Darmanin.
Surtout, le ministre de l’Intérieur a « besoin d’une disposition législative qui permette aux préfets de régulariser un travailleur sans papiers sans passer par son patron », comme c’est le cas aujourd’hui. Car ce tenant d’une droite « populaire » veut « [s’]attaquer aux filières et aux patrons voyous », en finir avec le « nouvel esclavagisme moderne ».
Il trouve « un peu salaud de laisser des gens pendant dix ans sans papiers, alors qu’ils travaillent quand même ! ». Et de signaler au passage que « beaucoup de députés LR, qui sont très « durs », écrivent aussi beaucoup aux préfets » pour demander des régularisations. Vite, des noms !
Résultat provisoire : on s’oriente, au Sénat, vers un compromis dessiné par le président du groupe Union centriste, Hervé Marseille, et par le président (LR) de la commission des Lois, François-Noël Buffet. Il s’agirait de voter un article qui supprimerait la nécessité de passer par l’employeur pour demander la régularisation, mais renverrait à une circulaire qui confierait aux préfets le soin de statuer au cas par cas.
Pas sûr pour autant que les sénateurs LR votent cet article, même remanié, ni, donc, l’ensemble du projet de loi. « Le risque, c’est qu’il n’y ait pas de texte qui sorte du Sénat », avertit Marseille. L’un de ses collègues centristes confie : « Gégé (Larcher) flippe, car il voit sa majorité partir en vrille. Il n’en peut plus ! »
Et voici un nouveau « métier en tension » : président du Sénat.
Lu dans le Canard enchaîné du 01/11/2023
Rien d’étonnant, c’est couru d’avance
Ils sont payés pour ça ?!