Des manifestations pro-palestiniennes interdites par le ministre et autorisées par le Conseil d’État, à ses propos sur Benzema, ses affirmations promesses d’expulsions des « fichiers S » ; le ministre de l’Intérieur a donné l’impression de s’embourber, alors que la période exige du sang-froid.
1) Après l’attentat commis à Arras vendredi 13 octobre, et les répercussions nationales de l’attaque terroriste commise par le Hamas sur Israël, la société est sous tension. Des aéroports et des établissements scolaires sont évacués à la moindre alerte, et le débat politique s’envenime. […]
2) Lundi 16 octobre, le ministre de l’Intérieur […] commence sa journée par une réunion de sécurité organisée à l’Élysée, qui se termine par une allocution aux accents martiaux. Il annonce que 193 étrangers inscrits au fichier des personnes radicalisées sont en voie d’expulsion, […]
3) Soucieux de se montrer intraitable sur le sujet, alors qu’il entend justement utiliser l’attentat d’Arras pour durcir son projet de loi immigration, Gérald Darmanin prend le soir la direction du plateau de Pascal Praud sur CNews, chaîne préférée de l’extrême droite. À l’antenne, il va balancer une petite bombe comme les affectionne le média de Vincent Bolloré : le footballeur Karim Benzema (Voir aussi LIEN) aurait des « liens notoires » avec les Frères musulmans.
4) Mardi 17 octobre, […] alors que la députée insoumise Danièle Obono répond par l’affirmative à une question désignant le Hamas comme un « mouvement de résistance », Gérald Darmanin saisit la balle au bond. Un signalement au parquet pour « apologie du terrorisme », et un tweet pour le faire savoir. Le ministre, fidèle à son style, semble jouer son rôle.
5) Le soir même, au Palais des Sports de Créteil, à l’occasion du dîner annuel républicain du Conseil des Communautés Juives du Val-de-Marne, Gérald Darmanin va troquer le ton martial contre celui de la polémique. Ciblant, sans les citer, les élus insoumis, le ministre de l’Intérieur va établir un parallèle étonnant : « La haine du juif et la haine du flic se rejoignent ». L’accusation est grave, puisqu’elle affirme en creux que la gauche verse opportunément dans l’antisémitisme et la haine de police à des fins électorales.
[…]
6) […] mercredi 18 octobre […] [Darmanin en délicatesse car] il s’avère que son accusation visant Karim Benzema à réveiller les habituels détracteurs du footballeur, donnant lieu à un festival de surenchère populiste. À l’image de la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône qui publie un communiqué flanqué du logo du Sénat réclamant la déchéance de nationalité de l’international français. Rien que ça.
7) […] l’entourage du ministre dit constater « une lente dérive des prises de position de Karim Benzema vers un islam dur, rigoriste, caractéristique de l’idéologie frériste consistant à diffuser les normes islamiques dans différents espaces de la société, notamment dans le sport ». À l’appui, un « prosélytisme sur les réseaux sociaux autour du culte musulman, comme le jeûne, la prière, le pèlerinage à la Mecque ».
Pas de quoi pour autant faire du footballeur un compagnon des Frères musulmans, d’autant que l’organisation est classée comme terroriste par l’Arabie saoudite, pays où il poursuit sa carrière.
En Macronie, cette attaque en règle laisse pantois. « Je ne la comprends pas, je ne sais pas sur quoi elle se fonde et je ne vois aucun intérêt à s’en prendre à cette figure populaire que j’apprécie à titre personnel », déplore […] Sacha Houlié, président Renaissance de la Commission des Lois à l’Assemblée nationale.
8) […] la polémique Benzema ne cesse d’enfler. Sur RMC, « radio de la France populaire chère à Gérald Darmanin », des figures du ballon rond très suivies dézinguent le ministre à l’antenne.
8-1) Pour répondre, le ministre va sur le plateau de BFMTV, mais donne l’impression de botter en touche, incapable de livrer le moindre élément probant et ayant son accusation.
8-2) Au contraire, il inverse la charge de la preuve en expliquant qu’il retirera ses propos si Karim Benzema publie un tweet de compassion à l’égard de Dominique Bernard. « On quitte l’État de droit, pour entrer dans l’ère du soupçon. Le signal donné est terrifiant », réagit le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
9) vendredi 20 octobre, et alors que la menace est toujours aussi forte en France, plusieurs responsables de l’opposition accusent Gérald Darmanin d’utiliser Karim Benzema pour faire « diversion ». Un avis que certains partagent dans le camp présidentiel. À l’image de cette parlementaire expérimentée qui finit par lâcher au HuffPost : « Je trouve qu’il s’agite beaucoup et que l’on a l’impression qu’il perd totalement son sang-froid ».
Romain Herreros. HuffingtonPost. Source (Extraits)
Voilà un peu beaucoup de conneries en peu de temps pour un personnage qui poussé par Nicolas Sarkozy entendrait se présenter aux prochaines élections présidentielles, ne trouvez-vous pas ? MC
Bonjour Michel, moi, ce que je trouve indécent c’est de voir flotter tous ces drapeaux étrangers . Bon Dimanche Amitiés MTH
Eh bien Marie, vois-tu à partir du moment où on laisse les résidents étrangers ou des Français naturalisés ou natifs se vêtir d’habits identifiants une religion (Valable pour les islamistes, protestants, israélites ou certaines castes indou), que l’on tolère la construction de lieux où ils peuvent pratiquer leur culte, faut-il s’étonner que « grâce » à cette tolérance au nom de la liberté d’expression, ils brandissent les drapeaux de leur pays ?
Après, on peut toujours avoir une attitude nationalisme, interdisant toutes représentations étrangères, mais c’est là une société dictatoriales.
Je ferai toutefois une différence entre les lieux clos ou se pratiquent des compétitions sportives et peu importe le sport, collectif ou individuel (actuellement à la coupe du monde de rugby, mais aussi demain aux jeux olympiques de Paris) entre compétiteurs de différents pays et des tribunes comblent de supporter.
Avec toute mon amitié
Michel