Les migrants débarqués à Lampedusa arrivent-ils à se frayer un chemin jusqu’à la capitale ? Oui… mais prière de ne pas l’ébruiter !
Bien qu’elle n’ait rien demandé la Mairie de Paris, a été contrainte mais « en toute discrétion », de loger dans un gymnase du XIIe arrondissement 60 jeunes qui se présentent comme mineurs isolés, originaires de Guinée, de Côte d’Ivoire et du Mali. Ils ont reçu pour consigne de « ne pas parler aux voisins, aux journalistes et à la police ».
L’annonce de la réquisition par l’Hôtel de Ville s’est faite la veille pour le lendemain, empêchant la mairie d’arrondissement de prendre ses dispositions.
Pourquoi un tel mystère ?
« On est inquiets que le lieu soit révélé », confie le cabinet de la maire. Le 19 septembre 2023, l’occupation, décrétée en urgence, d’une école du VIIe arrondissement avait déclenché la fureur de l’extrême droite, et des militants s’étaient rendus sur place pour tenter de bousculer des réfugiés.
A l’origine, le tweet d’une zemmouriste donnant l’adresse du refuge et dénonçant une « occupation illégale » de l’école. En réalité, le bâtiment était réquisitionné par la Ville de Paris et encadré par l’association France terre d’asile.
Résultat de cette nouvelle cachotterie dans le XIIe : un accueil « indigne », s’égosille un représentant de l’association Aurore, qui accompagne les personnes les plus précaires. Le site Web du gymnase indique, par exemple, qu’il n’y a pas de toilettes sur place…
L’Hôtel de Ville évoque, lui, une « situation d’urgence » tout à fait « temporaire » mais accuse le coup (et l’Etat) : « Du fait d’une augmentation significative des arrivées, nous devons ouvrir des lieux complémentaires. » « C’est quand même mieux qu’un parking », glisse plus trivialement un autre représentant de la Mairie. Si on en est là…
Article non signé lu dans le Canard enchaîné. 11/10/2023