… disait Jean-Pierre Coffe…
Viande à base de cellules cultivées
« On sait que des industriels se préparent à la production de viande cellulaire ; il s’agit de la multiplication de cellules souches animales, en laboratoire, pour créer des protéines de synthèse. »
Le constat de Vincent Delmas, élu de la Confédération paysanne à la Chambre d’agriculture de la Drôme, rappelle le scénario d’un film de science-fiction. Sauf que le projet est bien réel, et partout en France, les agriculteurs prennent des mesures pour tenter d’endiguer son développement dans leurs départements.
En Ardèche, la chambre d’agriculture a déjà pris une motion pour tenter de limiter sur le territoire l’arrivée de la « viande cellulaire ».
Pourtant, lors de la dernière session plénière de la chambre d’agriculture de la Drôme, le 29 septembre 2023, la chambre [où la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, la FDSEA, est majoritaire, NDLR], a rejeté une motion présentée par la Confédération paysanne sur le sujet.
La Confédération dénonce des « impacts néfastes de ces produits sur les filières d’élevage, les éleveurs, les territoires ruraux, l’environnement et la santé ». Et regrette : « En surfant sur le véganisme, ces produits veulent concurrencer voire remplacer directement tous les métiers d’élevage et l’ensemble des chaînes de production, au profit de quelques industriels. »
Le président de la chambre d’agriculture, Jean-Pierre Royannez, s’élève aussi contre la pratique et s’explique sur le rejet de la motion : « Bien sûr que nous sommes tous contre ! Ce produit à base de cellules cultivées en laboratoire, il est hors de question que cela s’appelle de la viande ! »
Concernant la présentation d’une motion par le syndicat agricole minoritaire, il pointe une action « politique » de la Confédération paysanne, expliquant : « Nous avions déjà échangé, et convenu que nous devions travailler ensemble sur cette problématique. Depuis plus de deux ans, au niveau national, la FNSEA, les JA [Jeunes Agricultures, NDLR], la Coordination rurale travaille sur le problème.
Dans la Drôme, la problématique liée à l’élevage est multiple : nous sommes confrontés à la diminution du nombre d’exploitants, à la montée des associations anti-viande… L’idée est de présenter une motion commune, à la prochaine session plénière du mois de novembre, sur l’élevage, qui inclura la problématique de la viande cellulaire. » Un groupe de travail devrait se réunir au mois de novembre autour des problématiques que rencontre l’élevage dans la Drôme.
Jean-Pierre Royannez conclut : « L’élevage est en danger, et il faut travailler tous ensemble autour de ce problème ! »
Audrey Morel. Le Dauphiné Libéré. 19 octobre 2023
Où vont ils s’arrêter ?