Petite enfance et grosse vengeance

Grosse déconvenue pour Aurore Bergé…

La ministre des Solidarités, qui défendait le 3 octobre 2023 à l’Assemblée national, son projet de loi Plein Emploi, espérait faire adopter l’article 10, prévoyant la création d’un « service public de la petite enfance ». Elle avait assuré Elisabeth Borne d’une large majorité, puisque LR, EELV et le PS étaient censés soutenir cet article, sur lequel le RN, lui, devait s’abstenir.

Mais, en début de soirée, l’article 10 est rejeté par 130 voix contre 127.

Les Républicains et les membres du RN se sont joints aux communistes et aux Insoumis pour voter contre, LR expliquant qu’il n’y avait aucun accord.

Pire : nombre de députés Horizons et MoDem, qui ne portent pas l’ex-présidente du groupe Renaissance dans leur coeur, s’étaient fait porter pâle. Pour Bergé, un vrai retour de bâton.

Nouvel affront

Rendue furieuse après cet échec, la ministre des Solidarités voulait déposer un article additionnel à la fin du projet de loi. Histoire de rétablir l’article 10 et d’obtenir un nouveau vote. Elle s’est aussitôt heurtée à un refus catégorique de Borne.

Et pour cause : le président du groupe LR, Olivier Marleix, venait d’appeler la Première ministre pour la menacer de ne pas voter l’ensemble du projet de loi si un tel vote était organisé.

Résultat : c’est un article 10 bis, largement inspiré par Les Républicains, qui a été adopté. Ainsi que l’ensemble du projet de loi Plein Emploi, le 5 octobre 2023, au cours d’un vote solennel.


Article non signé. Le Canard enchaîné. 11/10/2023


2 réflexions sur “Petite enfance et grosse vengeance

  1. Bernard 14/10/2023 / 8h19

    Manœuvres de bas étage qui rappellent la troisième république. Nos institutions sont tombées bien bas.

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