… EELV-NUPES-LFI-Mélenchon…
Note : une interview réalisée au travers du filtre Huffington Post – Astrid de Villaines… source (Extraits)
- Comment vivez-vous la situation depuis l’attaque du Hamas contre Israël samedi 7 octobre ?
C’est un sentiment de sidération qui se prolonge malheureusement depuis plusieurs jours avec les découvertes de plus en plus macabres, les horreurs et la barbarie qui ont été celles du Hamas en Israël. […]
- Le Hamas est-il une organisation terroriste ?
C’est bien un groupe islamiste et terroriste dont l’objectif n’a jamais été l’établissement d’un État palestinien à côté d’un État israélien, ce que la communauté internationale porte, mais la destruction de ce dernier. Il n’y a rien dans ce groupe qui le rattache à la perspective d’un avenir de paix pour les Palestiniens. […]
- L’idée de soutenir le gouvernement israélien quelles que soient les actions envisagées par ce dernier est une erreur.
Sa réaction immédiate sur les attentats a été juste, rapide et à la hauteur du message de la France. […]
En revanche, l’idée de soutenir le gouvernement israélien peu importe les actions envisagées par ce dernier est une erreur. La situation est terrible parce que la douleur, l’angoisse des Israéliens et des Israéliennes sont immenses. Il nous faut néanmoins avoir le courage et la lucidité de contribuer à ce que le juste combat contre le terrorisme ne se transforme pas en un engrenage sans fin de violences contre les populations civiles palestiniennes. […]
- Qu’aurait dû faire Emmanuel Macron ?
J’aurais imaginé qu’il propose la convocation immédiate d’une réunion du Conseil européen pour que l’Union européenne ait une expression à la hauteur des événements. Les Européens se sont exprimés diversement et la commission européenne s’est mise à la faute quand madame von der Leyen a donné raison à son commissaire hongrois, Oliver Vàrhelyi, pour priver les populations civiles palestiniennes d’une aide humanitaire indispensable. […]
Notre responsabilité est de soutenir le gouvernement israélien dans sa lutte contre le terrorisme, mais de participer et de contribuer avec l’UE, le Conseil de sécurité de l’ONU et tous les médiateurs possibles à ce que les actions engagées par le gouvernement israélien ne sortent pas du droit international. Il manque cette seconde partie dans la position française, je le regrette.
- Les aides européennes à la Palestine financent-elles le Hamas ?
J’ai été député européen et je peux vous dire qu’il y a une chose qui est bien contrôlée en Europe, c’est l’argent européen. Et l’argent européen n’aide pas le Hamas. Ces fonds permettent aux populations civiles de survivre, construisent des écoles et des postes de santé. […]
- Vous vous positionnez pour [une] solution à un seul État ?
C’est une solution à laquelle pensent des Palestiniens et des Israéliens, mais on sait l’effondrement des mouvements de la paix, l’affaissement de la gauche en Israël et l’absence de personnalités politiques de part et d’autre pour faire la paix. Tout s’est radicalisé.
- […] Comment réagissez-vous au communiqué de LFI le 7 octobre qui ne condamne pas l’attaque du Hamas et parle d’ « armée » palestinienne ?
Ce communiqué est inacceptable. Considérer que le Hamas pourrait être une force armée palestinienne au service du peuple palestinien est un détournement pervers de l’Histoire et de la réalité. […]
- Pourquoi les Insoumis campent-ils sur cette position ?
C’est à eux de justifier leur position. Évidemment, dans la circonstance, on n’est pas à l’abri d’une forme d’électoralisme, mais je crois qu’il y a surtout une erreur profonde d’analyse sur la manière de défendre le peuple palestinien. C’est aussi un rapport à la démocratie, aux libertés et aux questions internationales que nous ne partageons pas avec eux. […]
- Le PS a suspendu ses travaux à l’Assemblée avec la NUPES sur le budget, le PCF va consulter ses adhérents sur les suites à donner… La NUPES va-t-elle survivre à ces différences béantes ?
La NUPES, dans le format et le mode de fonctionnement installés en mai 2022 a vécu. Elle se poursuivra – ou non – à l’Assemblée selon les choix des groupes parlementaires qui la composent. À l’échelle nationale, il faut sortir du jeu de dupes actuel où la mise en scène des détestations et les provocations de Jean-Luc Mélenchon visent à son explosion tout en cherchant à en faire porter la responsabilité sur les autres.
Jean-Luc Mélenchon pousse la caricature jusqu’à considérer que si on n’est pas soumis, on est un « collabo » (Il a appuyé une comparaison de la députée Sophia Chikirou entre le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et le collaborationniste Jacques Doriot, ndlr). Ces haines recuites ne mènent à rien, il faut en sortir.
- Comment ?
Je reste un partisan de l’union pour gagner en 2027, comme je l’étais en 2022, car il n’y aura pas de victoire avec deux gauches irréconciliables. Gagner, ça ne veut pas dire arriver au second tour, ça veut dire arriver au second tour et remporter 50,1 % des voix. On n’y arrivera pas sans le centre gauche et la mobilisation du centre républicain contre l’extrême droite.
[…]
- Faut-il que le PCF, le PS et EELV s’allient sans LFI comme ils l’ont fait pour les élections sénatoriales de 2024 avec un certain succès ?
La situation n’est pas comparable. Je continue à porter une perspective d’union, mais elle doit se reconstruire sur un projet avec la participation d’acteurs de la société civile pour que ce soient les électorats qui construisent l’union. […]